Magazine Culture

Critique Ciné : Omar la Fraise (2023)

Publié le 22 septembre 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Critique Ciné Omar Fraise (2023)

Omar la Fraise // De Elias Belkeddar. Avec Reda Kated, Benoît Magimel et Meriem Amiar.

Pour son premier film, Elias Belkeddar nous emmène en Algérie. La force de Omar la Fraise vient justement de l'immersion en Algérie qui nous est proposée, mélangée aux dialogues et personnalités d'Omar et Roger, les deux héros de cette aventure. Au delà de ça, Omar la Fraise est assez étrange mélangeant l'humour à quelque chose de plus grave et terrifiant. C'est pour cela que certaines histoires du film (qui en regorge jusqu'à débordement) ne semblent pas vraiment bien connectées au reste. Je pense par exemple à l'histoire d'Omar et Samia qui est un brin en décalage total avec le reste. Car Omar la Fraise c'est plutôt l'histoire de deux truands qui partagent une profonde amitié. Reda Kated et Benoît Magimel semblent vraiment s'entendre et à l'écran leur relation parvient à devenir très rapidement réaliste. Malgré la violence, Omar la Fraise raconte énormément de choses et c'est peut-être ça son plus gros défaut. Le film veut tellement nous dire de choses sur l'état de l'Algérie (la violence dans la rue, la pauvreté - notamment dans la jeunesse -, les trafics en tout genre, etc.) qu'il ne parvient pas toujours à se concentrer.

Omar, plus connu sous le nom d'Omar la Fraise, est un bandit à l'ancienne. Contraint à la cavale en Algérie, il vit de petites magouilles, accompagné de son illustre acolyte Roger. Après avoir régné sur le milieu du banditisme français durant des décennies, ils doivent ensemble accepter leur nouvelle vie alors qu'ils n'ont vécu jusqu'à présent que dans la débauche et la violence.

Omar la Fraise est doté d'un humour étonnant qui pour le coup fonctionne. Elias Belkeddar a de nombreuses idées et on sent qu'il veut être généreux dans son film mais est un peu bloqué par le temps et par son histoire qui s'assemble difficilement. C'est puzzle de tout un tas d'états des lieux mais quelques scènes magnifiques viennent apporter au spectateur quelque chose d'enrichissant. La fin du film, presque étrange, est un moment de vie et de joie qui vient finalement apporter une lueur d'espoir pour cette jeunesse pauvre, à la rue, devant vivre de petits larcins pour survivre. A vouloir jouer sur la comédie, Omar la Fraise prouve que ce n'est pas vraiment ce qu'il veut être non plus. Vendu comme une comédie, c'est un film grave sur ce qui se passe en Algérie. La scène d'ouverture est d'une violence inouïe où tout le monde s'entretenu pour un sac contenu de la cocaïne. Omar est attendant, Roger plus drôle et léger.

La réalisation nous montre tout dans son plus simple appareil. Elias Belkeddar a eu raison de ne pas travestir ce qu'il veut raconter en glamourisant son histoire. Ce n'est pas toujours parfait mais il y a plein de belles idées qui démontrent que le réalisateur a un talent et qu'il doit persévérer et nous offrir de nouveaux films. Le casting, particulièrement bien fichu (notamment ses deux héros), est un gage qui permet aux personnages de vivre au delà d'un scénario parfois bancal.

Note : 6/10. En bref, l'amour de l'Algérie transpire dans la mise en scène du réalisateur. Si pour un premier film il veut trop en mettre et être généreux, c'est grâce à ses deux héros que le film parvient à fonctionner et apporter quelque chose de vivant.

Sorti le 24 mai 2023 au cinéma - Présenté au Festival de Cannes 2023 en Séance de Minuit - Disponible en DVD et VOD


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog