B-side, un monde sans Beethoven ?

B-side est une création originale de Ki-oon. Ecrit et dessiné par la mangaka Cocoro Hirai. Elle ne vous est peut-être pas inconnue car ses titres Sous un ciel nouveau et Les temps retrouvés ont été édité chez le même éditeur.
Née en 1980 elle est passionnée de dessin depuis l’enfance, elle part en section de l’école de design d’Osaka. C’est pendant cette période estudiantine que son destin bascule, avec deux découvertes majeures qui l’influenceront pour le reste de sa carrière : Akira, de Katsuhiro Otomo, puis la bande dessinée, lors d’un voyage d’étude au festival d’Angoulême .  Sous un ciel nouveau reçoit une première consécration en 2017, avec la recommandation du jury du célèbre Japan Media Arts Festival, puis une deuxième en 2018, en France cette fois, avec le prix ACBD Asie. (source : communiqué de presse)

C’est quoi l’histoire ?

Rui grandit dans une famille obsédée par l’excellence. Sa mère veut à tout prix faire de lui et de son aîné Yugo de parfaits interprètes de musique classique. Mais, plus que jouer, le jeune garçon aime composer. Une mélodie trotte dans sa tête depuis toujours, et une mystérieuse voix qui résonne en lui le conseille, le guide, le critique… l’encourageant sans cesse à améliorer son œuvre. Le compositeur en herbe, loin de s’en inquiéter, se sent conforté par cette présence.

Quand le grand-père des deux garçons débarque pour s’assurer de leurs progrès, l’atmosphère se fait plus oppressante que jamais. Rui est interrompu dans sa création, sommé de s’en tenir aux partitions. Quant à Yugo, il refuse de jouer et se fait gifler. Le grand frère adoré se rebelle et quitte le foyer, laissant Rui plus seul que jamais… À ses côtés, l’ombre se précise, celle d’un compositeur mort plein de regrets… Est-il là pour soutenir le petit génie ou pour l’utiliser à ses propres fins ?

Pour lire un extrait cliquez sur l’image © Cocoro Hirai / Ki-oon

Face A

J’aime beaucoup les récits de ce type. « Et si » Beethoven était mort sans avoir écrit ses plus grands morceaux. Son esprit plein de remords chercherait quelqu’un sur terre pour transmettre sa musique. Les vinyles de notre enfance avaient deux faces. Ici la face A c’est Rui un jeune garçon talentueux, mais encore un artiste en devenir, et sur la face B il y a le fantôme de Beethoven. Mais un Beethoven qui dans ce monde là est resté un inconnu car mort avant d’avoir écrit ses plus grands morceaux. J’adore ce genre d’histoire qui fait des enfants à l’histoire. N’ayant pas lu le résumé avant de lire le bouquin (pour me garder la surprise), j’ai été totalement emporté par le récit.

Au début, il est très sombre, Rui et son frère se soutiennent mutuellement au sein d’une famille ravagée par l’ambition. Il y a des passages vraiment très durs, tout comme Yugo on a envie de se rebeller contre cette famille sans empathie. J’ai beaucoup aimé la façon dont elle met en page, mais aussi de donner vie à ses personnages. L’ambiance est très sombre et en totale adéquation avec le récit.

Face B

Cocoro Hirai dans son intro nous raconte qu’elle avait cette œuvre dans un coin de sa tête, mais qu’elle gardait sous le coude. Sa collaboration avec Ki-oon est l’occasion de pouvoir enfin donner vie à son histoire. C’est la rencontre entre le fantôme d’un artiste incroyable qu’est Beethoven et un jeune garçon talentueux qui a plus soif de liberté. J’espère que comme moi vous serez immédiatement pris dans l’histoire. La composition de la couverture est elle aussi assez incroyable.
A la fin de ce tome vous pourrez lire tout un article sur Beethoven, ainsi même si vous ne connaissez pas la vie de ce compositeur incroyable. Pour finir, le tome se termine par une longue interview de l’autrice Cocoro Hirai. Contrairement aux deux autres œuvres qu’on connaissait d’elle, cette fois elle s’est aussi occupé du scénario.

B-side est une très belle découverte. J’aime la musique même si je n’ai jamais appris à jouer d’un instrument. L’histoire de Rui me fascine par bien des aspects. De plus je découvre enfin un titre de Cocoro Hirai, j’avais loupé le coche avec Les temps retrouvés. Je suis donc très heureuse d’enfin pouvoir la lire. 

Public : Tout public – dès 14 ans

Service presse

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