Critique cinéma : Bernadette - très chère Bernie

Pauvre, pauvre petite épouse riche, Bernadette n'en peut plus de n'être que l'ombre du maire de Paris et de bientôt de l'homme le plus important de France

Jacques son mari, son homme si brillant entouré d'un aéropage de petits courtisans qui la rendent aussi invisible que le papier peint d'une antichambre de L'Elysée vont découvrir que derrière le grand homme, il y a une grande petite bonne femme qui pourrait bien lui passer devant.

Deneuve impériale reprend avec bonheur son rôle de "Potiche" entourée d'une bande de comédien dont le métier n'est plus à prouver.

On sent, Vuilermoz, Podalydes, Stocker, la quintessence de La comédie Française et les autres, tout à leur plaisir de donner la réplique à la reine des comédiennes.

Le spectateur, comme au théâtre de Guignol, se réjouit et applaudit lorsqu'il reconnaît la galerie de personnages qui ont fait et défait la chiraquie.

C'est justement les limites de cette bonne et réjouissante comédie, Léa Domenach, bonne fille, dresse un portrait attendrissant et très édulcoré de Madame Chirac la réalisatrice et son scénario slaloment habilement, évitant ainsi tous les sujets qui ont fâchés les français.

Clientélisme, frais de bouche exorbitants à la mairie de Paris, jetons de présence très rémunérateurs dans tous les conseils d'administration où il faut être et autres "petites" entorses à la transparence d'une saine démocratie sont mis sous silence.

Sa majesté Catherine incarne donc sainte Bernadette, et parfois le spectateur se demande si il n a pas tromperie sur la marchandise.

Mais en comédie tout n'est il pas permis ?

Comédie de Léa Domenach, 1H32