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66-5 (Saison 1, 8 épisodes) : ne jamais oublier d'où l'on vient

Publié le 11 octobre 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
66-5 (Saison épisodes) jamais oublier d'où l'on vient

Anne Landois, scénariste d'Engrenages, délivre une série judiciaire française qui fonctionne. En huit épisodes, 66-5 ne laisse jamais la tension s'étioler. Au contraire, le danger rode de toutes parts autour de son héroïne Roxanne Bauer. La série parvient surtout à créer une galerie de personnages attachants ou identifiables que l'on a envie de suivre d'épisodes en épisodes. 66-5 n'est pas parfaite pour autant mais elle est truffée d'idées qui fonctionnent bien. La réussite de 66-5 on la doit aussi aux comédiens (Alice Isaaz, Nailia Harzoune, etc.) qui parviennent à élever le scénario et à en faire quelque chose d'intéressant. Pas besoin de plus de huit épisodes pour raconter cette aventure qui ne perd pas une miette du destin de ses personnages. Le casting est large mais la série sait donner la part belle à tout le monde. Si l'héroïne reste l'élément principal de la série, c'est aussi elle qui permet de relier toutes les intrigues. Que cela soit celle de son mari (futur ex mari) accusé d'agression sexuelle, un ami à elle dans la panade, une histoire de quartier pas très nette, etc.

66-5 ne cherche pas le fétichisme de la banlieue. Bien qu'il y ait quelques clichés qui tournent et qui vont bon train, Bobigny est représentée comme une cité où l'on peut vivre. Malgré tous les trafics qu'il y a de façon sous-jacente et la violence qui rode dans tous les coins, le quartier en lui-même n'est pas le lieu de toutes ces passades. Bien au contraire, 66-5 préfère vaincre certains clichés pour sortir des carcans habituels. C'est appréciable même si cela aurait vraiment pu être plus poussé. Si une saison 2 voit le jour, j'aimerais bien que la créatrice s'attarde vraiment sur la vie de quartier, la générosité entre les gens et la façon dont il fait bon vivre au delà de ce que les médias veulent bien faire croire aux gens. Les dialogues auraient pu être plus poussés aussi même si pour une série judiciaire je trouve que Anne Landois a fait un pari original. C'est assez réaliste en soi et le judiciaire n'est pas traité comme dans toutes les séries habituelles (notamment françaises comme Alice Nevers et j'en passe).

L'avantage est de ne jamais vraiment nous ennuyer. 66-5 rejoue pas mal d'éléments que l'on retrouve dans plusieurs séries de Canal + (et notamment Engrenages dans la construction même de la saison) mais c'est assez efficace pour ne jamais être statique. J'avais peur que la série se repose sur son simple précepte accrocheur mais le récit évolue et les relations entre les personnages aussi. Ce sont même ces personnages qui font toute la 'vraie' force de la série. J'aurais préféré que le milieu de la saison s'engage dans une direction plus rythmée (notamment vis-à-vis du mari accusé dont l'intrigue traine un peu trop à mon goût). Je suis étonné par Alice Isaaz, dont la carrière cinéma n'est pas vraiment rose, qui est ici soigneusement mise en valeur par le script et surtout la mise en scène. C'est une femme rayonnante dans 66-5 et tout est fait pour en faire un personnage solaire, loin de la grisaille de ces barres d'immeuble. Une sorte de lueur d'espoir pour ceux qui ne sont jamais aidés par le système.

Note : 6/10. En bref, une agréable série judiciaire française qui sort des carcans habituels. 66-5 n'échappe pas à certains clichés sur les banlieues mais parvient à délivrer tout de même un paysage intéressant où l'on peut vivre. On est loin du côté anxiogène des banlieues vendues dans les médias et c'est agréable à voir.

Disponible sur myCanal


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