C’est une journée dans la vie de David, metteur en scène, comédien, dont la mise en scène de La Tempête de Shakespeare, qui l’a mobilisé plusieurs années, n’a pas trouvé de financement.
C’est une journée de grève à la crèche qui ne peut donc pas accueillir sa fille, Miranda.
C’est un jour d’orage où il faudra rester à la maison.
Tous ces éléments vont provoquer de belles trouvailles au coeur des relations entre un père et sa fille. Et nous serons tantôt dans ses pensées à lui, ses souvenirs, ses problèmes. Tantôt dans les jeux partagés ; comme on joue au théâtre, David va jouer avec sa fille le récit de la pièce : Prospero, Caliban, Ariel et les autres seront, dans le désordre, une poupée, un ours en peluche, des figurines, parfois la fille et son père. Et dehors, la pluie, les éclairs, le tonnerre font la bande sonore et le décor. Sans bouger de l’appartement, nous voici naufragé.e.s sur une île en cinq actes et un entracte (à l’heure de la sieste de l’enfant). Nous voici au temps de Shakespeare, qui transforme le théâtre, et aujourd’hui, où les financeurs veulent de la rentabilité. Et on ne s’ennuie pas. On applaudit plutôt la performance.
D'autres textes dÉric Pessan dans ce blog : Et les lumières dansaient dans le ciel, Photos de famille, Mes inquiétudes dans la Revue Catastrophe, Le soleil est nouveau chaque jour.
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