Magazine Humeur

Des protectrices du français

Publié le 06 novembre 2023 par Raymondviger

En laissant un message à Maître Goldwater, je ne m'attendais même pas à avoir un rendez-vous. Lorsqu'une de ses collègues m'a rappelé pour en prendre un, j'étais déjà étonné. Je m'attendais cependant à une entrevue qui n'allait durer que quelques minutes. Et surtout, je m'attendais à me faire tirer les oreilles et à me faire fortement secouer.

Comme pour plusieurs, c'était mal connaître Maître Goldwater. L'entrevue a duré 80 minutes. Le temps ne comptait plus. De part et d'autre, nous avions l'impression que notre rencontre n'avait duré qu'une vingtaine de minutes.

Goldwater est une femme de cœur dont les valeurs et les principes rejoignent les miens sur plusieurs points. Si j'avais à me retrouver en cour contre un avocat, j'espère que je serais en face de Maître Goldwater. Parce que pour elle, aller en cour ce n'est pas montrer que nous sommes les plus grands plaideurs au monde. Se retrouver en cour, c'est admettre qu'il y a un problème. La première étape est de s'asseoir ensemble et de tenter de trouver des solutions à nos différends. Comme elle dit si bien, " on ne commence pas en faisant la guerre. On commence par chercher la paix. "

Anne-France Goldwater, bien qu'elle soit une anglophone aux origines juives et polonaises, partage avec moi sa fierté pour la fin de ses jours, l'épitaphe qu'elle aimerait avoir graver sur sa pierre tombale : L'accomplissement d'une vie d'une étrangère anglophone qui a su contribuer à la langue française.

Sa passion pour notre langue est remarquable. Une rencontre qui arrive, comme par hasard, peu de temps après que j'aie participé à une soirée hommage à la poétesse Michèle Lalonde. Pour cette occasion, j'ai écrit un poème dédié à Michèle Lalonde. J'ai aussi pu lire des extraits de son célèbre poème Speak White de 1968.

Je me permets donc de publier ce texte que je peux dédier autant à Michèle Lalonde qu'à Maître Goldwater, ainsi qu'à tous les défenseurs de notre langue française.

Dans les années 1970, cinq ans dans l'aviation au Québec. Un pilote francophone Avec un copilote francophone Veulent parler à un contrôleur aérien francophone. Tout le monde devait parler en anglais. Même dans la cabine de pilotage entre nous. Tu parles en anglais ou tu perds ton travail. Speak White Les pilotes de la Canadian Air Line Pilots Ont refusé de voler au Québec. Ils ont fait la grève. Ils ont provoqué intentionnellement des Pour prouver que c'était dangereux De piloter dans un pays où on parle français. J'ai subi le Speak White. Et quand on a eu le droit de parler en français dans les airs, Je me suis rendu compte qu'après cinq ans, Toutes les procédures de vol que je devais maîtriser et connaître par cœur Je ne les connaissais qu'en anglais. Rempli d'amertume, j'ai quitté l'aviaIncapable de continuer dans la langue des autres. La pire chose qui pourrait m'arriver, C'est que ma descendance soit indifférente au combat constant Que l'on doit livrer pour conserver notre langue, notre culture. tion. incidents Association

Me Goldwater remercie Raymond Viger de lui avoir fait découvrir le très beau poème de la regrettée Michèle Lalonde, qui lui a causé un émoi certain. Ce poème reflète en effet parfaitement le cheminement de pensée qu'elle a eu, de petite anglophone de Montréal sans conscience des enjeux socio-politiques autour de la langue française, à la réalisation, au fur et à mesure des années, du poids insupportable de la discrimination vécue par les francophones du Québec.


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