No Matter What” : Badfinger, le protégé des Beatles, fait cavalier seul

Écrite par Pete Ham, le membre du groupe, la chanson a un son confiant et accrocheur qui lui a permis d’entrer dans le Top 10 au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Badfinger est le groupe qui, plus que tout autre, a eu un lien direct avec les Beatles, dans les mois qui ont précédé et suivi la séparation du groupe le plus célèbre du monde. Il est indéniable que le quatuor a bénéficié d’un énorme coup de pouce de la part des mégastars, à la fois en termes de contrat d’enregistrement avec Apple et de soutien en studio. Mais le 6 novembre 1970, lorsqu’ils sortent le single “No Matter What”, Badfinger prouve qu’ils sont capables de voler de leurs propres ailes.

Après avoir changé leur nom de Iveys, le groupe est devenu célèbre grâce à la composition et à la production de Paul McCartney “Come And Get It”, écrite pour la bande originale du film The Magic Christian, avec Peter Sellers et Ringo Starr. Cette bande originale comprenait deux autres chansons de Badfinger, qui ont été incluses dans leur propre album Magic Christian Music, leur premier sous ce nouveau nom, sorti en janvier 1970.

Outre les contributions de McCartney, l’album contient des titres produits par Tony Visconti et d’autres par Mal Evans, qui, après avoir été le roadie et l’assistant personnel des Beatles, est devenu producteur à part entière.

Avant la fin de l’année, le groupe est prêt à revenir avec No Dice, enregistré à Abbey Road et à Trident. Il établit leur relative indépendance par rapport aux Beatles eux-mêmes et présente des chansons écrites par les quatre membres, même si les liens sont restés forts grâce à la présence d’Evans et de Geoff Emerick, l’ingénieur estimé des Beatles, à la production. Les auteurs de rock en ont fait grand cas, décrivant souvent Badfinger comme la continuation sonore naturelle du son des Beatles.

Influencé par les Beatles, “comme dix millions d’autres groupes
“Tous ceux qui nous interviewent veulent parler des Beatles”, déclare Pete Ham à Melody Maker au début de l’année 1971. “Bien sûr, nous avons été influencés par les Beatles, comme dix millions d’autres groupes. Il y a un million de groupes qui copient Led Zeppelin en ce moment, mais personne ne se soucie de les critiquer pour cela. Nous aimons les mélodies et les chansons et on nous appelle les seconds Beatles.”

“No Matter What”, écrit par Ham et produit par Evans, est sorti la même semaine que l’album, avec un son confiant et accrocheur qui lui a permis d’entrer dans le classement britannique à la 35e place au début de l’année 1971. Après une semaine incertaine au cours de laquelle il n’a gagné qu’une place, l’album d’Apple a poursuivi sa progression, atteignant la cinquième place au début du mois de février. Au Billboard Hot 100, il se classe à la 8e place. Désormais, personne ne pourra dire que Badfinger n’a fait que surfer sur la vague des Beatles.

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Cela dit, lorsqu’ils ont enchaîné avec “Day After Day” à la fin de l’année 1971, ils ont bénéficié, cette fois, de la production de George Harrison et de son travail à la guitare slide qui a donné à la chanson un ingrédient supplémentaire si distinctif. Harrison a également commencé à superviser l’album Straight Up, mais lorsqu’il s’est retrouvé plongé dans ce qui est devenu le concert pour Bangla Desh, Apple a engagé Todd Rundgren pour terminer le disque.

Dans l’interview accordée au Melody Maker en 1971, le guitariste Joey Molland était heureux de reconnaître que le fait d’avoir des partisans aussi célèbres n’avait guère été un obstacle. “Les Beatles nous ont fait beaucoup de bien”, admet-il. “Le fait d’avoir été associé à eux nous a fait beaucoup de bien parce que ce sont des gens formidables.