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ÉDITO ⋅ Pourquoi le Mexique ?

Publié le 08 novembre 2023 par Francky
ÉDITO ⋅ Pourquoi le Mexique ?
La WTA pensait sans doute s'offrir une vitrine de rêve dans l'une des plus célèbres péninsules du monde pour son traditionnel Masters féminin mais, c'était sans compter sur les caprices de dame nature conjugués à une organisation défaillante, un court central de mauvaise qualité, un public discret et des joueuses se retrouvant prises dans la tourmente. La crédibilité du chef exécutif de l'institution cinquantenaire, Steve Simon, est désormais clairement engagée.
Du rêve au cauchemar. Après une cérémonie d'ouverture enchanteresse, au cours de laquelle les huit meilleures joueuses du monde en simple sont apparues dans leurs plus belles robes, sur les plages de sable fin de Cancun, face à la Mer des Caraïbes, les moues déconfites ont vite remplacé les sourires éclatants. Construit spécialement pour l'occasion et tout juste achevé quelques heures à peine avant le début des premières rencontres, le court central allait rapidement révéler ses limites. Une surface dangereuse, aux rebonds aléatoires, battue par les vents et la pluie, à laquelle s'ajoutaient deux courts d'entraînement appartenant à un complexe hôtelier, voilà ce dont ont hérité les championnes qui se sont données tant de mal depuis janvier dernier pour décrocher leur qualification. Durant une semaine, il en découla un spectacle d'une tristesse infinie. Des matches interrompus, une programmation chamboulée, des parapluies qui s'envolent, des Swiatek, Sabalenka, Gauff, championnes de Grand Chelem, réfugiées sous des serviettes, le regard perdu dans le vague, sous la tempête tropicale. C'est ainsi que s'est déroulé le tournoi de clôture le plus prestigieux du monde après les tournois majeurs. Un fiasco monumental, indigne de joueuses qui méritaient plus de respect, joueuses qui, à l'image d'Aryna Sabalenka, Iga Swiatek, Elena Rybakina ou Marketa Vondrousova (dont c'était le premier Masters) ne se sont pas privées de marquer leur désaccord et leur déception sur les réseaux. "Cela aurait pu être mieux", a lancé celle qui allait ensuite s'imposer dans cette édition 2023 et redevenir numéro une mondiale. "Je ne m'attendais pas à vivre ça pour une première expérience", a déclaré la tchèque Vondrousova, championne de Wimbledon. Pendant ce temps-là, la WTA, si prompte à faire l'autruche quand les vrais problèmes sont abordés, ne réagissait que par ses habituels communiqués officiels, tous aussi laconiques les uns que les autres : "Play suspended due to rain". 
Les joueuses n'avaient pas besoin de ça et le maigre public mexicain encore moins, dans un pays qui commence seulement à s'ouvrir au tennis, alors que le football est le sport roi. Mais, il était dit que, quitte à prendre toutes les pires décisions cette année, la WTA se devait bien d'aller jusqu'au bout de sa logique mortifère en organisant une épreuve aussi prestigieuse à l'autre bout du monde, intercalée entre la fin de la tournée asiatique et le début de la phase finale de la Billie Jean King Cup se déroulant à Séville. Le choix n'avait bien entendu rien de logique, normal après tout, la logique n'existant plus dans l'institution commandée par Steve Simon, à qui l'on pourrait décerner à la fin de l'année le titre honorifique de plus mauvais patron du monde. Pourtant, dès le début, l'on savait qu'un risque existait. D'abord, le fait d'organiser un tournoi dans un endroit ne possédant pas d'installations était en soi une aberration. Il a donc fallu construire les dites installations, avec les résultats que l'on sait. Ensuite, faire jouer le tournoi dans une région géographique soumise à un climat tropical, donc capricieux et rendu encore plus imprévisible du fait des bouleversements climatiques majeurs auquel le monde est confronté, était la chose la plus stupide à faire. D'autant plus que d'autres pays en Europe disposaient de toutes les infrastructures nécessaires pour la tenue d'un tel événement. En République Tchèque, Prague ou Ostrava étaient prêtes à accueillir le tournoi. Si ça n'avait pas été la Tchéquie, l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse ou la Grande-Bretagne auraient également très bien fait l'affaire. Au lieu de cela, la WTA s'est curieusement entêtée dans son choix pour Cancun, en extérieur, alors que la raison aurait voulu qu'à cette période de l'année, un stade en indoor eut été la solution la plus judicieuse.
Pour beaucoup, les événements de Cancun sont la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Martina Navratilova, dont la voix porte énormément, s'est à son tour exprimée, estimant qu'il est temps que les choses changent à la WTA et qu'une femme reprenne le flambeau, n'hésitant pas au passage à discréditer Steve Simon en le poussant clairement vers la sortie. Sachant que l'association est déjà en train de toucher le fond suite à une cascade de décisions toutes plus catastrophiques les unes que les autres, son départ serait déjà une première bonne  chose. Cependant, les dommages sont si importants qu'il faudra sans doute du temps pour remettre de l'ordre dans la maison. 

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