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“Les subtilités de la guitare étonnent et les harmonies vocales s’envolent dans des mixages étonnamment spacieux, laissant les remasters stéréo de 2009 sonner comme des chétifs et sans tripes” : Les albums Red et Blue des Beatles

Publié le 10 novembre 2023 par John Lenmac @yellowsubnet

Pour la génération née un peu trop tard pour découvrir les Beatles en temps réel, qui a atteint l’adolescence dans les années 70, ce sont ces deux doubles albums brillamment organisés des meilleurs enregistrements des Fabs qui sont arrivés en premier dans leurs collections. 1962-1966 et 1967-1970, plus connus sous le nom d’albums Red et Blue (le premier couvrant les années de musique pop en direct, le second l’ère du psychédélisme, de l’expérimentation et de la dissolution en studio) étaient des incontournables très appréciés des adeptes du prog, des sceptiques du punk, des disciples de la powerpop et des imitateurs du modélisme. C’est donc à vos risques et périls que vous vous en débarrassez.

Outre le fait que Giles Martin a transformé les sons constitutifs bien au-delà des attentes raisonnables (en employant la même technologie audio IA que celle développée par Peter Jackson et son équipe pour isoler les dialogues de la série Get Back et réaliser un mixage stéréo complet de Revolver), Red et Blue ont été considérablement étendus et améliorés, Red et Blue ont été considérablement enrichis de pistes supplémentaires, à tel point qu’il s’agit désormais de triples vinyles plutôt que de doubles, avec des pistes supplémentaires choisies pour mieux représenter à la fois leur aptitude forgée à Hambourg en tant que groupe de reprises (Twist And Shout) et les prouesses de George Harrison en matière d’écriture (Taxman).

C’est très bien, et ce n’est pas quelque chose qui va gâcher le Noël de qui que ce soit, mais, alors que ces extras sont bien rangés sur une plaque de vinyle supplémentaire, le punch familier de l’enchaînement précédemment sans faille des deux ensembles (hit-upon-hit ; progression rapide parfaitement démontrée) est malheureusement perdu sur les incarnations double CD strictement chronologiques, en insérant – dans un cas – Roll Over Beethoven et You Really Got A Hold On Me entre All My Loving et Can’t Buy Me Love.

Quoi qu’il en soit, au-delà de la simple volonté de mettre un appareil dentaire sur un cheval de bataille, il n’y a vraiment rien qui cloche ici. Le son est vraiment sensationnel, surtout sur l’album Red. La nouvelle batterie de Ringo Starr est une révélation, tandis que la basse de Paul McCartney atteint enfin son meilleur niveau. Les subtilités de la guitare étonnent et les harmonies vocales s’envolent dans des mixages étonnamment spacieux, laissant les remasters stéréo de 2009 à l’abandon et, littéralement, choquants.

Vous avez tous déjà entendu le miraculeux Now And Then, qui fait vibrer les cœurs et qui figure sur Blue (bien que, de manière révélatrice, il n’y ait pas de place pour les titres Free As A Bird et Real Love de l’ère Anthology), mais son ajout n’est qu’un simple détail dans une compagnie aussi exaltée. Pour être franc, ce lot vaut largement votre argent durement gagné, rien que pour l’éclaboussure tranchante des cymbales de crash de We Can Work It Out de Ringo.

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