Spellbound (2023) (Saison 1, 13 épisodes) : Sortilèges à l’Opéra

Avec Spellbound, Jill Girling (Queer as Folk) et Lori-Mather-Welch (Ride) rejouent Léna rêve d'étoile- ou Find me in Paris en VO - (la série qu'elles avaient créée pour Disney Channel et qui a connu 3 saisons entre 2018 et 2020). C'est presque une pâle copie dans le sens où nous avons un angle fantastique et toujours Paris pour décor. Je dois avouer que je m'attendais tout de même à quelque chose d'un peu plus attachant que ce que l'on nous propose ici. Cece, notre héroïne, n'est pas spécialement ce que Spellbound fait de mieux. Cela vient sûrement de l'actrice qui n'est pas assez bonne pour tenir une série sur ses épaules mais je pense que cela vient aussi du scénario qui a souvent du mal à faire décoller les personnages et les intrigues. La structure même de Spellbound n'est pas sans rappeler toutes les séries Disney Channel de mon enfance et adolescence ce qui n'est pas un problème. J'ai toujours aimé les séries qui me replongent dans cette innocence très chère à Disney.

Cece Parker Jones, une ado Afro-Américaine de 15 ans, voit son rêve le plus cher se réaliser lorsqu'elle est acceptée à l'École de Danse de l'Opéra de Paris ! Mais dès son arrivée, rien ne va pas se passer comme prévu. Dans l'herboristerie de sa tante Ginger, Cece découvre un livre de famille contenant toutes sortes de formules magiques. En parcourant le grimoire, elle rompt accidentellement le sortilège qui la protégeait depuis l'enfance, révélant son identité à de dangereux sorciers. L'adolescente devra dès lors jongler entre la pression de l'Opéra, l'apprentissage du ballet, ses résultats à l'école... tout en nouant de nouvelles amitiés et en vivant ses premiers amours. Un programme chargé pour Cece, qui devra aussi apprendre à apprivoiser ses pouvoirs magiques sans dévoiler au monde l'existence de son double de sorcière...

Mais... j'aurais aimé une héroïne plus impliquée et attachante. L'actrice surjoue souvent, ce qui ne permet pas vraiment de s'attacher à son histoire. D'un autre côté, Spellbound est clairement l'association entre ce que pourrait produire Hulu dans le genre mais avec la touche de magie Disney. On a donc tous les ingrédients que l'on a déjà vu des dizaines de fois et si Spellbound sera capable de séduire une nouvelle audience qui n'a pas vu Léna rêve d'étoile par exemple, pas sûr que l'inverse puisse être aussi intéressant. Spellbound n'est pas une série particulièrement mémorable car elle n'a pas grand chose à proposer d'un point de vue de son twist surnaturel et magique. J'aurais trouvé intéressant que le fantastique prenne une place différente dans la série. La danse n'est pas non plus ce sur quoi la série semble se concentrer. Cela créé alors une sorte d'entre-deux où la série ne sait pas forcément sur quel pied danser. Il y a de belles chorégraphiques et une routine qui s'installe qui s'avère amusante mais je m'attendais tout de même à quelque chose de totalement différente.

Cece est comme Emily (oui, Emily in Paris) mais en plus adolescente et moins odieuse. Sauf que je trouve Emily plus intéressante car il y a derrière tout ça tous les poncifs parisiens que Spellbound ne parvient jamais à mettre en scène de façon cynique. Les personnages que j'ai préféré dans cette première salve (sur 26) d'épisodes de la saison ce sont les deux acolytes Wizens avec la tante de Cece : Ginger. Par dessus, nous avons également des triangles amoureux, des moments de jalousie intense (enfin, tout est relatif), des rivalités (la danse classique, forcément !) et tout prend un chemin assez vu et revu. C'est dommage car Spellbound aurait justement pu se concentrer sur un élément de son récit et faire graviter le reste autour. Mais non, les scénaristes s'éparpillent dans tous les sens et le rythme souffre. C'est rapide car les épisodes sont courts mais le temps m'a paru un peu long par moment. Notamment car cela manque de rebondissements, de nuances et de vraies intrigues qui vont nous attacher un peu plus aux personnages.

La magie dans Spellbound est superficielle à souhait. Ce n'est même pas une question d'effets spéciaux car ce n'est pas pour cela que l'on regarde un telle série mais plutôt par rapport au fait que la magie n'est qu'un élément annexe sans grand intérêt. Les vilains, les Mystids, qui veulent s'emparer de Cece et des Mages n'a pas grand chose de malicieux à apporter au récit. C'est mignon mais cela peut parfois devenir un brin bourratif.

Note : 4/10. En bref, on est loin de Léna rêve d'étoile. Spellbound a du mal à créer une héroïne attachante et à trouver un bon équilibre entre tout ce qu'elle veut proposer.

Disney+ a déjà renouvelé Spellbound pour une saison 2 dont le tournage a débuté en août 2023.