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Billie Jean King Cup Juniors : les États-Unis conservent leur titre en dominant la République Tchèque en finale

Publié le 12 novembre 2023 par Francky
Billie Jean King Cup Juniors : les États-Unis conservent leur titre en dominant la République Tchèque en finale
Pour la deuxième année consécutive et pour la cinquième fois sur les six dernières éditions, les États-Unis sont devenues championnes du monde par équipes des seize ans et moins en battant en finale de la Billie Jean King Cup Juniors sa grande rivale, la République Tchèque, sous le soleil de Cordoue en Andalousie, à l'issue d'une démonstration de force ponctuée par un nouveau chef-d'œuvre des futures stars Tyra Grant et Iva Jovic.
Après un début de matinée brumeux, le soleil a accueilli les joueuses tchèques et américaines à l'occasion de la grande finale de la Billie Jean King Cup Juniors jouée sur la terre ocre du Real Aeroclub de Cordoue. Deux vieilles rivales se retrouvaient de nouveau face à face, mais pas les mêmes visages. Lors de leur toute première confrontation, en 2015, les tchèques, emmenées par une certaine Marketa Vondrousova, avaient battu les USA de Claire Liu et Kayla Day. Huit ans plus tard, une nouvelle génération très prometteuse a pris le relais. Ce qui n'a pas vraiment changé, en revanche, c'est qu'à la fin, ce sont les américaines qui ont gagné. Les spécialistes avaient d'ailleurs prévenu en affirmant que les tenantes du titre allaient être difficiles à déboulonner. Cette hypothèse s'est vérifiée sur le terrain de la manière la plus absolue qui soit.
La République Tchèque, pourtant, possédait un effectif capable de créer des problèmes aux États-Unis. Devenue une valeur sûre du tennis européen génération après génération, elle se présentait dans le tournoi avec ses trois pépites déjà multi-récompensées, Alena Kovackova, Laura Samsonova et Eliska Forejtkova. Intransigeantes jusqu'en finale, notamment contre les britanniques en demis, alors que le match faisait figure de test, les tchèques ont finalement subi la loi implacable d'une équipe américaine qui ne voulait rien laisser en cours de route. Le premier match, opposant Tyra Grant à Alena Kovackova, a rapidement montré une différence de niveau en terme de puissance. Redoutable cogneuse de fond de court et adepte de l'amortie à contre-temps, dont elle abuse parfois, Grant a sorti l'artillerie lourde en n'hésitant pas à pilonner Kovackova sur son point fort, le coup droit. La jeune tchèque, le regard souvent hagard au changements de côté, comme réduite à un rôle de faire-valoir, n'a que très rarement trouvé la parade lors de trop tendres éclairs de génie et n'a plus compté que sur quelques fautes directes, parfois très grossières, de l'américaine. Après seulement une heure et neuf minutes de jeu, le constat était sans appel : 6-4 6-1. Alena Kovackova, qui n'avait jamais encore concédé de set depuis le début de la compétition, sortait vaincue par plus forte qu'elle.
Comment sa compatriote Laura Samsonova allait redresser la situation dans le second match ? Réponse : elle n'a pas pu le faire. Néanmoins, la tchèque s'est vaillamment battu pendant près de deux heures au point de faire douter parfois Iva Jovic (photo ci-dessus), surtout en fin de deuxième set. Regarder Laura Samsonova jouer au tennis est un régal pour les yeux. Sa couverture de terrain, ses gestes de défense qui obligent l'adversaire à faire des coups supplémentaires, un peu comme aimait bien le faire Caroline Wozniacki du temps de sa grandeur, et sa science des angles, ont posé problème à la jeune américaine de quinze ans mais, pas suffisamment pour la faire dégoupiller. D'ailleurs, comment faire vriller la plus sereine des joueuses ? Jovic semble avoir la capacité étonnante d'anticiper les coups de l'adversaire, comme si elle avait un échiquier dans la tête. Certes, elle se fit plusieurs déborder sur des attaques tranchantes de la tchèque le long de la ligne. Ainsi, à plusieurs reprises, sa défense était transpercée sur un revers venu d'ailleurs de son adversaire. Mais, cela n'était pas suffisant pour la faire plier. Après un premier set mené tambour battant, Jovic se détachait 5-2 dans la seconde manche sans donner l'impression d'être inquiète. C'est en servant pour le match, et donc le titre, que son cœur s'est soudainement emballé. Samsonova, qui n'en demandait pas tant, recollait alors à 5-5 partout. Cependant, il était dit que rien ni personne ne pourrait stopper la marche en avant des États-Unis. Solide en fond de court, trouvant des angles majestueux dans les diagonales qui faisaient à chaque fois sortir la tchèque du court, Jovic laissait de nouveau s'exprimer son style aussi élégant qu'assassin. À 6-5, elle ne se privait pas de breaker une dernière fois Samsonova pour enlever le titre. Le talent à l'état pur. 
Au-delà du potentiel montré par les joueuses, cette finale aura surtout révélé une différence majeure dans l'apprentissage de la discipline. Là où les tchèques privilégient la patience, les échelons que l'on gravit un à un et le rythme de croisière du circuit Junior, les américaines, elles, semblent suivre un cursus tout autre consistant à ne pas trop s'attarder chez les jeunes et d'aller sur le circuit professionnel afin d'y acquérir de l'expérience. Nous sommes donc bien ici dans une approche radicalement opposée de ce sport avec l'extrême rigueur de l'Europe qui préfère construire étape par étape, face à un modèle nord-américain plus audacieux mais, pas toujours payant, le risque étant que des joueuses s'égarent en cours de route. Il n'empêche, quand on regarde aujourd'hui le niveau de jeu proposé par Iva Jovic et Tyra Grant, et même Alanis Hamilton, et qu'on le compare avec celui de Laura Samsonova et Alena Kovackova, la méthode US est sans conteste la plus efficace. L'avenir nous dira si elle l'est sur le long terme. 

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