De l’art de vendre son âme aux grands magasins

Un déménagement, une nouvelle armoire… une prise de conscience : je suis devenue une fashion, une pouf, une shopping addict, une mercenaire des grands magasins et ce, en seulement six mois. Epopée d’un garçon manqué dans l’univers des princesses de la mode.
Comptoir des cotonniers, Zadig & Voltaire, Diesel, H&M…
Il y a peu, toutes ces enseignes ne m’évoquaient rien d’autre que « rendez-vous d’acheteuses compulsives ». Pas le temps, pas les fonds et pas l’envie… autant de raisons qui m’ont fait éviter les boutiques durant de nombreuses années. Mais un jour, allez savoir pourquoi, vous décidez de prêter attention à l’énième conseil d’un ami. Qui n’a pas dans son cercle d’amis, le dénicheur de tendances, un apôtre du bon goût, un relookeur qui s’ignore !

Un après midi de shopping plus tard, me voici déguiser :
- un jean slim (le genre qu’on enfile avec un chausse-pied) ;
- un haut qui me laisse songeuse. Est-ce une chemise ? un tee-shirt ? Il semblerait qu’en terme scientifico-fashion, on appelle cela une blouse. La vendeuse m’assure que le bout de tissu « a été taillé pour moi ». A l’écouter, j’ai l’impression que cette blouse me permettrait de prétendre au titre de Miss Univers.
A ce stade, seul le slim me rebute quelque peu… Tapie dans la cabine d’essayage, j’appréhende un peu le retour d’Elsa… avec de « splendides chaussures, 10 cm de talon, vernis, ou doré »
Finalement, elle me permet de garder mes baskets ! Victoire ! Tout n’était donc pas à jeter dans mon look à moi !
Au début, ce n’est pas facile à assumer. En me regardant dans l’un des miroirs de la boutique, j’ai sursauté : « Une Plastiscine a pris possesion de mon corps ! ». Avec le temps, on se regarde différemment, on essaye, on teste… en fait, on ose !
Car comme le dit si bien Elsa, « Avoir du style, c’est une question de confiance en soi ». Aujourd’hui, je connais le nom exact de mon banquier (le shopping, ça coûte !), d’au moins trois créateurs et je deviens une tueuse en période de soldes… C’est grave, docteur ?
Par Appoline Bastide