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Notre sélection livres de poches novembre 2023

Par Filou49 @blog_bazart
lundi 20 novembre

 Petite sélection de trois  livres de poches du moment pour bien commencer la semaine :

1.Tenir sa langue Polina Panassenko;  Points

Tenir-sa-langue

«Elle veut simplement que son prénom de naissance soit sur ses papiers d’identité. »

 A la chute de l'URSS, Polina quitte son pays natal avec ses parents et sa sœur pour la France. Il lui faudra apprendre une nouvelle langue, souvent tenir la sienne et retenir sa langue maternelle pour ne pas perdre son identité.

Cette  jeune russe  a appris à se  construire avec une identité double,peut-on être Polina et Pauline sans y perdre son âme ?

Pauline veut redevenir Polina mais se heurte au mur de l’administration française qui « ne voit pas pourquoi on devrait porter le nom qu’on a reçu de ses parents plutôt que celui offert par la République ».

On lui fait comprendre qu’un prénom français, c’est le summum de l’intégration. Pauline voit les choses autrement. Ses ancêtres ont changé de nom pour échapper aux dangers.

S’appeler à nouveau Polina, c’est être sereine, ne plus avoir peur.

Un beau roman, au ton parfois assez mordant,   qui pousse à questionner notre rapport aux origines et aux langues. et mine de rien, dénonce l’absurdité à vouloir enfermer quelqu’un dans une culture 

Un beau roman sur la transmission et l'attachement à ses racines qui nous aide à mieux comprendre la complexité d'une double culture.

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2. Débarquer; Hugo Boris, Pocket

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 « Elle comprend qu'il a préparé sa venue ici, qu'il a mémorisé l'agencement des plots et des rangées, elle le sait maintenant, tout son voyage était tendu vers ce but. Il chaloupe entre les tombes, de plus en plus attentif aux numéros au pied des croix, s'arrête enfin devant l'une d'elles, tombe à genoux. Á la vue de son menton qui s'est mis à trembloter, Magali retient Émilien pour laisser Andrew tranquille. Le vieil homme plonge les mains dans ses poches, extrait des poignées de sable mouillé qu'il a dû ramasser sur la plage, les aplatit grossièrement sur la croix, essaie de combler les rainures des lettres gravées dans le marbre. Il essuie la surface avec le plat de sa manche pour retirer le surplus.»

 Une journée et une vie. Andrew revient en Normandie, à Omaha Beach il veut terminer une histoire et boucler une des boucles de sa vie. Magali, la jeune guide qui doit l'accueillir est en plein chaos existentiel, il y a neuf mois son mari a disparu de manière inexpliquée, la laissant seule avec deux enfants en bas âge.

Andrew, un vieillard au seuil de la mort et Magali une jeune femme en plein doute dans une rencontre presque mutique.

Subrepticement, silencieusement, presque à leur insu, l'un et l'autre se comprennent et se reconnaissent.

Lorsque vingt-quatre heures plus tard, la jeune femme raccompagnera le vétéran à la gare de Bayeux, elle aura de nouveau le courage d'affronter la vie.

Écriture subtile pour un roman pudique.

Avec bonheur, Hugo Boris, qui avait marqué les esprits avec Police,colore de petites touches tendres et pastelles une peinture hyperréaliste de la France d'aujourd'hui.

Un  seul petit bémol  à notre plaisir de lecture : de façon assez paradoxale, les trente premières pages qui décrivent le débarquement de manière réaliste et certes avec brio, semblent superflues: l'histoire du retour se suffisait à lui même et le livre, plus court et plus dense,  en aurait sans doute gagné encore en force.

Mais quoiqu'il en soit, Débarquer reste un récit délicat d'une bien belle humanité.

 3.La Rivière Peter Heller ( Babel- Actes Sud)

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COUP DE COEUR 🛶
Jack et Wynn sont deux copains de fac qui nous embarquent dès les premières pages, avec eux, à bord de leur canoë sur le fleuve Makuva dans le nord du Canada. Ils ont comme projet de prendre leur temps, pêcher, regarder les étoiles, déconnectés de tout. Mais deux événements vont transformer leur balade en course contre la montre.
(Un conseil ne lisez pas Le guide avant comme c'est mon cas car on y retrouve le personnage de Jack et cela dévoile un élément très important dans l'histoire).
Pourquoi j'ai aimé ?
🛶 La tension grandissante installée par l'auteur
🛶 Le style poétique de Peter Heller qui met en exergue les splendeurs de la nature et superbement traduite par Céline Leroy
🛶 Le portait de deux jeunes hommes très différents mais aussi attachants l'un que l'autre
🛶 La dernière scène est magnifique
Heureusement qu'il me reste encore quelques romans de cet auteur à lire !


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