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Orchestre à Grande Vitesse Paris Jazz Big Band – Saint Malo

Publié le 20 août 2008 par Assurbanipal

Festival Couleurs Jazz. Saint Malo. Parc de la Briantais. Samedi 16 août 2008. 21h
Paris Jazz Big Band (http://www.parisjazzbigband.fr)
Direction : Nicolas Folmer (trompette), Pierre Bertrand (saxophone alto, flûte)
André Cecarelli, parrain de l'orchestre, était à la batterie.
Ca démarre avec la rythmique dans un swing relax. Lorsque l'orchestre sonne, on retrouve le son des années 1950. Ca pète, c'est en place et ça donne cet effet de Rolls Royce avec chauffeur du bon big band. Tony Russo fait un premier solo de trompette classique et efficace. L'odeur douce et entêtante de l'herbe mouillée monte sous le chapiteau. Dédé Cecarelli lance et relance l'orchestre avec tout le métier d'un vieux briscard. Le solo de saxophone ténor est lui aussi classique et efficace.L'orchestre repart avec de bonnes claques d'André Cecarelli à la batterie. C'était Tony's Blues de Nicolas Folmer.
Sur la « Biguine » de Pierre Bertrand, Dédé est aux balais et l'orchestre swingue grave. Ca balance doucement, ça ondule, bref c'est une biguine. Pas de doute, les gars sont en place. Solo de trompette avec l'orchestre qui fournit le tapis volant derrière. Puis vient un solo de clarinette impulsé par la section rythmique. Ca swingue avec grâce et légèreté. Comme le Christ, André Cecarelli multiplie les pains. Les siens sont aux sons . Et hop, la clarinette de Stéphane Chausse repart devant l'orchestre. Clarinette et trompette dialoguent soutenus par la rythmique.
« Tin Tin Deo » de Dizzy Gillespie réarrangé par Nicolas Folmer. Intro en solo de batterie sur les tambours. Normal pour de la salsa. L'orchestre reprend ; Cette version est proche de celle de l'United Nations Orchestra de Dizzy Gillespie dans les années 1980. Relax et puissant à la fois. Nicolas Folmer vient se présenter pour le solo de trompette. C'est solide, sérieux, mais il n'y a pas la flamboyance, le génie de Dizzy Gillespie. S'ensuit un solo de saxophone baryton de Frédéric Couderc avec la rythmique qui tourne au millimètre. Ca barrit bien. L'orchestre les rejoint. Nouveau solo de trompette. André Cecarelli joue avec la baguette dans la main droite et la main gauche sur le tambour . Tout l'orchestre repart et déménage.
Sur « Yona » de Nicolas Folmer, les soli sont de Denis Leloup au trombone et de Sylvain Beuf au saxophone ténor. André Cecarelli a repris les balais. La rythmique swingue avec légèreté. L'orchestre reprend. C'est doux, puissant comme une vague chaude. Denis Leloup a mis la grosse sourdine sur son trombone à coulisse. Il sonne velouté à souhait. S'ensuit un solo à la Lester Young de Sylvain Beuf : cool et swinguant . L'orchestre nous fait un bon massage sonore en douceur. Sur quelques signes de Pierre Bertrand tout finit smoothy.
« Forgica » de Pierre Bertrand est inspiré d'une berceuse juive et figure sur l'album « Mediterraneo » ; Pierre Bertrand commence seul au saxophone alto. Une longue plainte déchire la nuit malouine. L'orchestre reprend puis la clarinette vient à l'avant scène. Ca sonne Juif en effet. Comme l'écrivait un journal collaborateur français sous l'Occupation : « Si le Blues est nègre, le Swing est juif ». La clarinette s'envole comme un petit oiseau soutenue par la rythmique. Puis joue seule, libre. Pierre Bertrand de ses mains lance l'enrobage final.
« Swang alang » de Bob Mintzer, saxophoniste et chef d'orchestre étatsunien qui a travaillé avec le PJBB. L'orchestre sonne West Coast. Nous sommes pourtant sur la Côte d'Emeraude ce soir. Trombones puis saxophones se donnent la réplique . Ce morceau est plus démonstratif et moins émouvant que le précédent. Tony Russo nous livre un solo swinguant, clair, acéré.
On revient au méditatif avec « Rêve » de Nicolas Folmer qui clôt l'album « Paris 24h » du PJBB. Le piano introduit seul le thème. Les deux chefs, Pierre Bertrand et Nicolas Folmer, se placent aux avants postes. Dédé est aux balais. Jérôme Regard sort un gros son de contrebasse. Ca groove tout en douceur. Trompette et sax alto planent au dessus. L'orchestre, sans les trombones, ajoute du moelleux. Solo méditatif de trompette, acidulé et doux de sax alto. Ca joue sur du velours, comme dans un rêve.
Pour finir dans la joie, l'orchestre entonne « Oublie ça l'ami » de Pierre Bertrand. Ca pète, ça hoquète, ça part comme un tacot au moteur brinquebalant sur une route de campagne. Et finalement ça roule. L'orchestre se tait pour laisser parler la rythmique. Le pianiste en profite pour baguenauder sur le thème pendant que contrebasse et batterie maintiennent un tempo d'acier. Tony Russo rejoint la rythmique pour un solo swinguant en diable. Un solo de saxophone soprano plus relax s'ensuit. La rythmique accélère avec un son latino. Le soprano suit. Tony Russo, depuis la section de trompettes, se déchaîne, poussé par ses collègues trompettistes. André Cecarelli, seul face aux cuivres, tient la marée.
Dans un tonnerre d'applaudissements, ponctué par des cris de jeunes filles enamourées de certains musiciens, l'orchestre lance en rappel une bataille de saxophones sur le même thème « Oublie ça l'ami » . C'est un morceau ludique propice à toutes sortes de gags musicaux.
C'est dans cette ambiance festive et cuivrée que se termine l'édition 2008 du festival Couleurs Jazz à Saint Malo. Comme en 2007, Eole et Neptune ont été vaincus par Euterpe grâce à une organisation sans faille et à un chapiteau solide pour un prix modique. Le niveau monte d'année en année. Attendons l'édition 2009 pour déguster les délices sonores concoctées par Michel Goldberg et la mairie de Saint Malo.

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