Critique Ciné : Freelance (2023, Amazon Prime Video)

Freelance // De Pierre Morel. Avec John Cena, Alison Brie, Christian Slater et Juan Pablo Raba.

La carrière de Pierre Morel ne s'arrange pas du tout. Depuis Taken il enchaîne les films douteux. Freelance ressemble à une comédie d'action des années 90 sans le côté fun des années 90. C'est comme si l'on avait fait la photocopie d'une photocopie baveuse avec tout ce que l'on a déjà vu ailleurs traité ici comme une vulgaire idée sur un bout de PQ. Un agent des forces spéciales à la retraite, une jeune journaliste et un Président tout juste élu qui veut changer la face du monde et rendre à son peuple les richesses de son pays extorquées par les pays du Nord. On se retrouve alors avec John Cena dans le vieux héros (probablement car Gérard Butler, habitué du genre, devait être en vacances ou en train de tourner quelque chose d'autres d'aussi mauvais). Le thème anti-capitaliste, des pays du Nord qui volent les ressources naturelles d'un pays pauvre c'est classique et vu et revu. Cela aurait cependant pu être une bonne trame de fond. Le résultat est assez désolant.

Un ancien agent des forces spéciales, coincé dans un emploi de bureau sans avenir, accepte à contrecoeur d'assurer la sécurité privée d'une journaliste délabrée qui interviewe un dictateur impitoyable, mais impeccablement vêtu. Lorsqu'un coup d'Etat militaire éclate au moment même où elle est sur le point d'obtenir le scoop de sa vie, le trio improbable doit trouver le moyen de survivre à la jungle, aux assassins et les uns aux autres pour s'en sortir vivants.

La réalisation n'est pas fameuse. A base de couleurs saturées jusqu'à plus soif, probablement pour cacher la misère de la mise en scène (et des décors qui sont plus qu'anémiques). John Cena est là pour être Monsieur Action mais il ne se donne pas à fond dans son rôle. On sent qu'il est là pour cachetonner et le problème c'est que cela se voit à l'écran. Les autres acteurs ne font pas mieux. Alison Brie, que j'aime beaucoup, se retrouve ici coincée dans un rôle qui ne lui va pas vraiment. L'histoire en elle-même n'est pas tarabiscotée mais n'a rien à offrir non plus. Les rebondissements sont tous plus mauvais les uns que les autres. Après une introduction correcte qui nous met dans le feu de l'action, Freelance se pavane dans tous les sens et nous offre des séquences légères qui n'ont pas vraiment d'intérêt (et ne font que faire retomber le soufflé). Je me suis donc rapidement ennuyé face aux errances de tous ces personnages.

Et les révélations sur les véritables intentions du Président (qui n'est donc pas en danger à cause de son peuple mais des pays occidentaux) n'a pas grand intérêt. Peut-être car le scénario de Freelance ne sait jamais comment faire pour nous intéresser. Freelance n'est donc jamais drôle, jamais suffisamment rythmé et finit par devenir ce que je redoutais : un DVD tombé derrière une étagère d'un Video Futur. Freelance ne sait jamais ce qu'il veut être ce qui rend le récit encore plus confus, pas drôle et fade qu'il ne l'était déjà sur le papier de prime à bord.

Note : 1/10. En bref, le bas fond de la carrière de Pierre Morel continue de creuser.

Disponible sur Amazon Prime Video