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EP - All Is Forgiven par ENOLA

Publié le 02 décembre 2023 par Concerts-Review
EP - All Is Forgiven par ENOLA

EP - All Is Forgiven par ENOLA

NoPo

où je citais Gang of Four et Buzzcocks).- EP All Is Forgiven 2023
Quant aux racines plus anciennes, je les déterrerai volontiers chez Siouxie and the Banshees.
Sillonnons ensemble la rondelle...
Ruby sait DJ-rer les premiers sons électroniques plaintifs qui restent de sa compétence.
L'appel lointain du clavier obtient un retour nerveux, Ruby met, rapidement, une intonation mordante dans sa réponse et on entend des aboiements.
L'orchestration se muscle alors, vive et droite dans sa colonne basse batterie, sciée par un grattage de guitare insistant.
La chanteuse domine alors de toute son énergie le morceau : "You feel bad, gonna feel worse".
' Strange Comfort' elle appelle ça ou comment l'inconfortable peut de venir un confort stable : "You're not the only one".
Ne jamais regarder en arrière! Ici si! ' Looking back' installe son retro darkwave éblouissant.
La belle basse et les arpèges cristallins nous ramènent au post punk des 80's.
Le morceau regorge de mélancolie et de regrets avec cette voix amère qui touche au plus profond.
Les accords de guitare apportent plus de vigueur sur le refrain et progressivement le ton se charge de positivité.
La dernière strophe mène au pardon et à la lumière.
Des pointes d'arpèges agissent tels des couteaux mais l'épaisseur de l'instrumentation amortit la blessure.
La voix appuie sur les syllabes avec force. ' Hurt' est lancé sur des coups puissants.
Le déchirement reste vivace "Cause I died for love" "Desire to be hurt" mais toujours avec une lueur d'espoir "Then I resurrect" "Then I rose again ".
Des accords brossés sur les cordes de guitare ouvrent ' Miss you' à la voix langoureuse.
Le mid-tempo s'installe tristement pendant que le chant devient parfois évanescent.
La guitare pleure. Un passage parlé délivre sa poésie :
"A Pisces
Wears a crown of gold
And lays upon a bed swords
She appears in the minds of angles
And they walk down from heaven
To be with her
She drinks from a silver Cup
Is looking down
But seeing up
And everything in this world moves towards her
They came down from heaven
Just to be with her"
Un bruit ombrageux de moteur laisse percer quelques éclairs à la guitare.
Lorsque la basse intervient, elle écrase tout sur son passage. La batterie claquante vient alors appuyer cette intro angoissante.
Le chant d'abord déprimé, se rebelle, par instants, soutenu par plusieurs couches vocales luminescentes.
Les textes lourds et anxiogènes augmentent l'intensité du morceau "The brace, the brace It weighs a thousand tonnes".
Au fil de l'avancement, ' Metal Body', à la basse rampante, tapie dans un coin, prête à bondir à chaque instant, finit par exploser dans des échanges vocaux tancés par des flèches de guitares.
Une boucle couplée guitare/clavier ouvre la voie à une voix impétueuse.
Une autre ligne électronique, lancinante, vient gonfler le malaise par le fond.
Puis l'instrumentation se muscle en incitant à des pas de danse robotique. La batterie tambourine brutalement dans les courbes de la basse.
Cette ' Wave' ne suit pas la trace de Patti Smith; le morceau, dramatiquement dynamique, s'inscrit plutôt dans la même exaltation souvent dégagée par Siouxsie Sioux'.
Le final franchit même un palier de violence vocale sur les mots :
"Do you feel the waves... Do you feel the weight Do you see the rise Do you feel the climb Do you see the divide Do you see the light Do you see the light...".
Ce disque, poignant, insiste sur une ambivalence douleur/espoir, quasiment bipolaire.
Le mélange confère une intensité particulièrement dramatique à chaque plage pourtant toujours mélodieuse.
On reste scotché par tant d'énergie déployée comme un lâcher-prise aboutissant à un soulagement.
Une magnifique expérience intime à poursuivre sur l'album début 2024!

Tracklisting
1. Strange Comfort
2. Looking Back
3. Hurt
4. Miss You
5. Metal Body
6. Waves
*Strange Comfort, Looking Back, Hurt, Miss You & Waves
Recorded and Engineered by Bonnie Knight at Sound Park Studio
Produced by Bonnie Knight
Mixed by James Trevascus
Masted by Grant Berry at Fader Mastering
*Metal Body
Recorded and Engineered by Daniel Caswell at Echidna Studios
Produced by Daniel Caswell
Mixed by James Trevascus
Masted by Grant Berry at Fader Mastering
Graphic Design by William Canning
Photo by Alex Dubois
ENOLA? Je lui accole, instinctivement, 'GAY' pour le fameux tube de Orchestral Manoeuvres in the Dark, l'intitulé complet désignant pourtant, en premier lieu, le bombardier responsable de la déflagration d'Hiroshima!
Le groupe australien se baptise ainsi pour son 1er EP en 2019.
Réduit ensuite à sa seule première partie, ce nom près d'un prénom noble, s'inverse aussi pour donner 'Alone'.
Rien de bien réjouissant dans ce début d'histoire...
Côté humain, ils sont 4 :
Ruby Marshall chant, synthétiseur
Maya Alexandra basse
Joshua Prendergast guitare, synthétiseur
James Tyrell (batterie)
Le sombre bleuté, de la photo sur la pochette, atteste l'atmosphère cafardeuse.
Cependant, le regard fier et vaillant de l'artiste, aux cheveux blonds et courts, apporte une énergie vitale à l'ensemble, confirmée par un nouveau départ suggéré dans le titre 'All is forgiven'.
La couleur d'ENOLA, c'est surtout RUBY :
"I'm talking about the importance of forgiving yourself and others and the ability to let go and surrender to the moment unfolding in front of you."
Pour un rapprochement d'humeur musicale, j'irai chercher le tout proche, dans le temps, 'Dark tracks' de la suédoise Manuela Iwansson, publié l'année dernière (


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