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Les artistes autochtones demandent leur 5% à la radio

Publié le 04 décembre 2023 par Raymondviger
Les musiciens autochtones du Québec nous crient : C'est à notre tour maintenant d'être entendu à la radio, et souvent ! Ils revendiquent un quota de musique autochtone sur les ondes comme existe déjà pour la musique des deux langues officielles du Canada...

La radio joue un rôle important afin de faire connaître la musique et les artistes, même dans une époque de streaming. Les règlements du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) obligent que des œuvres canadiennes soient diffusées par les stations de radio canadiennes.

Dans ce but, au Canada des stations de radio de langue anglaise et de langue française doivent s'assurer qu'au moins 35 % de la musique populaire qu'elles diffusent chaque semaine est de contenu canadien. Et les stations de radio de langue française doivent consacrer au moins 65 % de leur programmation hebdomadaire de musique populaire à la musique de langue française.

Imposés par le CRTC en 1971, ces quotas ont marqué un point tournant pour les groupes et producteurs de musique de chez nous. Ils avaient trouvé une plate-forme pour flamboyer leurs talents dans le pays. On pense aux grands groupes de cette époque qui ont pu fleurir sur la radio : Beau Dommage, Harmonium...

Ces quotas existent encore. Mais les règlements ne spécifient toujours pas si ce contenu doit-être produit par des canadiens autochtones ou non. Quand on réfléchit sur les groupes autochtones québécois, les gens d'un certain âge pense surtout à Kashtin (mot signifiant " tornade " en innu-aimun, aussi appelé montagnais). Le duo folk formé en 1984 par Claude McKenzie et Florent Vollant, deux musiciens innus de la réserve de Maliotenam sur la Côte-Nord du Québec, a connu un succès planétaire. Il passait sans cesse à la radio et sur les stations de vidéoclips avec leur grand hit Tshinanu, sorti en 1989. Mais c'est l'exception, et non la règle, pour un ou des musiciens autochtones d'être entendus sur la radio commerciale québécoise.

Un quota de 5%

L'organisme Terres en vues, une société pour la diffusion de la culture autochtone, appuie officiellement auprès du CRTC la demande voulant que soit instauré un quota minimal de 5% de musique autochtone dans les stations radio du Canada.

" On vit une époque de renaissance des arts autochtones " dit leur directeur artistique, André Dudemaine. Tristement, il nous informe que " Les langues autochtones se retrouvent dans la catégorie des langues étrangères, selon le CRTC. "

Les stations de radio commerciales " ont tendance à jouer de très grandes vedettes, qui ne sont évidemment pas autochtones " dit ce monsieur qui agit pour la culture autochtone depuis plus de 30 ans. Le festival que lui et ses collègues ont fondé, le Festival international Présence autochtone, est une manifestation culturelle et artistique multidisciplinaire qui fait de Montréal, pendant dix jours en août, le chef-lieu de la créativité autochtone des trois Amériques.

" Avant ça, il n'y avait rien pour la musique autochtone, " parlant de la première édition de son festival en 1991. Il croît que ce 5% est suffisant pour démarrer et enthousiasmer des jeunes musiciens de notre province - mais qu'il faut faire un règlement pour assurer que ça soit fait : " Si on veut que les arts autochtones rayonnent, on ne peut pas dépendre de la bonne volonté des stations de radio. "

Du talent à revendre

Et il y a facilement assez de musique et de musiciens pour combler ce 5% sur les ondes : " Les prix pour des albums et des artistes ont maintenant une section autochtone. Ça existe. " Même si c'est rare que les groupes autochtones comme Kashtin " brise le mur de verre " et sont diffusés sur les stations de radio de notre province.

Certes, il y a des stations autochtones qui jouent leur propre musique au Québec. Les Mohawks ont leur K 103,7, basé sur le territoire mohawk de Kahnawake depuis 1981. La réception est extrêmement bien entendue à Kahnawake et dans les villes environnantes du secteur sud-ouest de la Montérégie et est également possible sur l'île de Montréal, notamment dans les secteurs sud et sud-ouest de l'île.

Et il y a, entre autres, la Société de communication Atikamekw-Montagnais (SOCAM) qui regroupe au sein d'un réseau de 14 stations de radio ainsi que sur leur site web socam.net. Ils desservent les trois communautés Atikamekw et les 11 communautés innues sur un vaste territoire qui comprend la ville de Québec, la Côte-Nord, le Saguenay-Lac-St-Jean, Wemotaci, et les alentours de Labrador. " Quand ils ont des invités anglais et français, " dit André Dudemaine, " c'est retraduit dans la langue des auditeurs. "

La SOCAM appuie les efforts de Terres en vue pour instaurer un quota minimal de 5% de musique autochtone. " C'est une bonne idée qu'on appuie, " dit le président de SOCAM, Alain Nepton. " Ça va promouvoir la culture autochtone et la diversité des langues autochtones. Il y en a beaucoup. Et ça va promouvoir des artistes. "

" Sur le côté Innu, il y a presque 200 artistes qui chantent. Sur le côté Atikamekw il y a un peu moins, entre 50 et 100. " estime Nepton.

Malheureusement, Kashtin, le groupe autochtone canadien le plus vendu de tous les temps, n'a pas sorti de nouvel album depuis près de 30 ans. Aujourd'hui, ils sortent des albums indépendamment et jouent occasionnellement ensemble sur scène.

Mais il y a littéralement des centaines, voire des milliers, d'autres artistes autochtones prêts à prendre la relève, nous assurent les gens du monde de la musique !

Quelques vedettes autochtones de chez nous : La relève de Kashtin

Sur le site-web Nikamowin (Musique Nomade), la plateforme de découverte des artistes et des musiques autochtones actuelles, vous pouvez chercher des artistes et des groupes selon leur genre, leur nation/territoire, et leur langue. Musique Nomade est un organisme à but non lucratif qui se consacre à l'épanouissement et la reconnaissance des artistes autochtones.

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De 17 à 19 ans, Gabriel écrit une série de textes lors des moments difficiles pour parler du vécu sur sa différence. Il souffre d'autisme (Syndrome d'Asperger), du TDAH-I (Trouble du Développement de l'Attention et de l'Hyperactivité avec Impulsivité), du TPL (Trouble de la Personnalité Limite) et se dit Gender Fluid. Né fille, il a subi deux opérations pour devenir un homme. Il travaille en comptabilité dont il excelle selon ses supérieurs. S'il se sent fille les matins, il s'habille en fille ou en homme comme il aime se sentir, le tout est accepté par son entourage. Soignée, son écriture arbore la sagesse dans un parcours aussi mental que fantasque. Il avance et livre son message sans douter de ses pas.

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