L'histoire Agnès Le Roux reste un fait divers emblématique de la Riviera. La disparition d'Agnès, les problèmes d'argent de sa mère Renée avec son casino de Nice et un avocat véreux nommé Maurice. Paramount+ adapte ici librement le livre de Roger-Louis Bianchini " Agnès Le Roux : enquête sur la disparition d'une jeune femme riche " mais malheureusement sans éclat. La disparition de cette riche héritière niçoise est intéressante et sur le papier il y a énormément de choses palpitantes à créer mais Tout pour Agnès ne cherche jamais à aller au delà du simple récit linéaire sans véritable parti pris. Pourtant, Tout pour Agnès veut nous raconter le combat d'une mère pour venger sa fille et mettre derrière les barreaux l'unique suspect : Maurice (il sera d'ailleurs mis derrière les barreaux en 2014 après des années de procès que Renée Le Roux a mené jusqu'à la fin).
Renée Le Roux dirige d'une main de fer le casino historique de Nice, objet de toutes les convoitises. En pleine guerre des tapis verts, elle se dresse seule face à la mafia et refuse de céder aux intimidations de son principal concurrent, Jean-Dominique Fratoni. Mais au cœur de ce combat, sa fille, Agnès, poussée par son amant, le sulfureux avocat Maurice Agnelet, vend ses parts du casino familial à Jean-Dominique Fratoni. Quelques mois plus tard, elle disparaît mystérieusement. Un combat de quarante ans s'engage jusqu'à ce qu'éclate la vérité sur sa disparition !
Tout pour Agnès présente les faits et c'est assez correct dans son ensemble. Disons que la mini-série se repose grandement sur les éléments de l'enquête et ce que le roman raconte. Pour autant, c'est assez fade dans son ensemble et cela manque de surprises et d'éléments narratifs palpitants. L'affaire criminelle de 1977 est pourtant l'une des plus fascinantes affaires criminelles du XXème siècle mais la mini-série ne parvient pas à être à la hauteur de cette ambition là. Ce n'est pas la première fiction qui s'inspire de ce fait divers qui a marqué le sud de la France mais plutôt que de se pencher sur cette mini-série je conseille vivement le documentaire Tout qu'il ne retrouvent pas le corps de Pascale Robert-Diard et Rémi Lainé qui est pour le coup très très bon. On sent tout de même que le récit assume pleinement sa part de fiction et Michèle Laroque s'avère plutôt convaincante dans le rôle de la mère qui se bat pour sa fille.
Mais au delà de ça, ces quatre épisodes brassent finalement peu d'éléments. Le premier se concentre sur le casino en ruine et Renée qui doit le reprendre pour le remettre en ordre. Le second sur les manigances de Maurice avec Agnès afin de mettre la main sur sa part de l'héritage et le fameux crime. Le troisième sur l'enquête et le quatrième n'est qu'une errance distante sans grand éclat. D'ailleurs, le dernier épisode est clairement le plus mauvais. Comme si les scénaristes n'avaient plus grand chose à se mettre sous la dent pour raconter quoi que ce soit. Paramount+ a clairement fait des économies avec le dernier épisode par rapport aux précédents. La côte d'Azur est un décor somptueux mais là aussi Tout pour Agnès ne l'exploite jamais vraiment. On se contente de lieux clos, sans grande ambition ou envergure visuelle.
Vincent Garenq (Présumé coupable, L'enquête, Le mensonge) a beau avoir un joli CV de réalisateur, il n'a pas du tout la même ambition avec ce fait divers. C'est très joli, léché mais jamais réellement percutant. Peut-être que le côté ultra lisse et polissé du scénario ne permet pas se sentir pleinement concernés. Le fait divers me fascine, le documentaire d'Arte était brillant mais Tout pour Agnès manque de peps et d'énergie pour être à la hauteur de tout ce que l'on a pu voir sur cette affaire. Dommage.
Note : 4.5/10. En bref, il manque à cette mini-série une vraie ambition. On se contente d'un récit assez plat et linéaire qui n'est pas à la hauteur de l'ambition de départ : celle de raconter en images (et en fiction) l'une des affaires criminelles les plus fascinantes de notre pays.
Disponible sur Paramount+
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