La chanson dont John Lennon pensait qu’elle tiendrait la route dans 100 ans

Il n’y a pas beaucoup de chansons des Beatles qui n’aient pas reçu un traitement sévère de la part de John Lennon. Des premières années du groupe, où il jouait de la musique pop traditionnelle, aux diverses expérimentations en studio, Lennon n’a jamais hésité à étaler ce qu’il considérait comme du linge sale, qualifiant certains de ses classiques de moins bons que ce que les gens en pensaient. Même si Lennon avait la langue bien pendue, il admettait que l’une de leurs expériences musicales avait le pouvoir de durer un siècle.

D’ailleurs, les compositions de Lennon ont toujours mieux fonctionné lorsqu’il s’engageait dans un va-et-vient avec Paul McCartney. Bien que le groupe se soit fracturé par la suite, la capacité innée de Lennon et de McCartney à tirer le meilleur de l’autre a permis d’obtenir un buffet musical sur chaque album, du folklorique Rubber Soul à leur chef-d’œuvre final Abbey Road.

Vers la fin de la carrière du groupe, cependant, Lennon n’était pas très enthousiaste à l’idée de transformer l’album en une déclaration grandiose. Alors que McCartney avait l’idée de créer un album basé sur un groupe fictif, Lennon n’était pas d’accord, estimant que Sgt Pepper avait reçu beaucoup plus de crédit qu’il n’en méritait.

En ce qui concerne l’écriture de ses chansons, Lennon travaillait déjà sur les prémices d’expériences de genre farfelues. Bien qu’elle ne figure pas sur Sgt Pepper, “Strawberry Fields Forever” deviendra l’un des titres emblématiques du groupe, transformant la chanson folklorique par laquelle Lennon avait commencé en l’un des premiers grands succès psychédéliques.

Après la mort de leur manager Brian Epstein, le groupe a commencé à travailler sur son projet net, cherchant à réaliser un film farfelu inspiré d’un spectacle itinérant. Bien que Magical Mystery Tour ait été un échec en tant que film lors de sa première diffusion, la musique qui s’en dégage contient l’une des chansons les plus farfelues que Lennon ait jamais écrites.

Conçue lors d’un trip sous acide, “I Am The Walrus” deviendra l’un des voyages psychédéliques les plus célèbres du groupe, donnant une impression de folie contrôlée à chaque fois qu’elle est jouée. Bien que Lennon ait affirmé que la plupart des paroles manquaient de cohérence d’une ligne à l’autre, il a estimé que l’enregistrement de la chanson résonnerait encore avec les gens des années plus tard.

Parlant de l’héritage de la chanson, Lennon pensait que “I Am The Walrus” avait le potentiel d’exister encore un siècle après sa sortie, déclarant : “[Magical Mystery Tour] est l’un de mes albums préférés parce qu’il était si bizarre. I Am The Walrus” est l’un de mes morceaux préférés parce que je l’ai fait, bien sûr, mais aussi parce qu’il contient suffisamment de petites choses pour continuer à intéresser les gens, même 100 ans plus tard”.

Bien qu’un siècle ne se soit pas encore écoulé depuis sa sortie, ce morceau reste une merveille moderne dans l’histoire du rock plus d’un demi-siècle plus tard. En utilisant une séquence d’accords tourbillonnante et en mélangeant les technologies d’enregistrement stéréo et mono, le groupe et le producteur George Martin devraient être applaudis pour avoir amené le rock dans des directions nouvelles et excitantes tout au long de la durée de la chanson. Bien que le morceau soit relégué en face B de “Hello Goodbye” de McCartney, “I Am the Walrus” est la preuve que le rock and roll est sur le point de subir des changements significatifs.