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La nuit de l’oracle, Paul Auster

Par Antigone

nuit l’oracle, Paul Auster

Traduit de l’anglais (américain) par Christine Le Boeuf

J’ai trouvé ce livre de Paul Auster lors d’un passage dans une bouquinerie de Bécherel (la cité du livre). Pour moi, lire Paul Auster, c’est toujours l’assurance de passer un bon moment. Et ce fut encore une fois le cas… Sidney Orr est écrivain et sort d’une longue période de maladie qui l’a laissé très affaibli et assez traumatisé. Pendant cette période, il a pu compter sur le soutien de son épouse Grace et sur leur ami John, lui aussi écrivain. Cependant, le couple a contracté une dette médicale importante, l’écriture n’est pas encore revenue et le travail de Grace ne peut pas suffire. Lors de sa promenade quotidienne, il tombe un beau jour sur une papeterie, dans laquelle il trouve un carnet bleu, fabriqué au Portugal. L’écriture revient, de façon presque magique. Pour autant, Grace a une attitude étrange, l’histoire qu’il écrit avec fougue sombre dans une impasse et leur ami John réclame l’aide de Sidney pour son fils Jacob, dépendant à la drogue et instable. Sidney a le sentiment que les évènements échappent de plus en plus à son contrôle… J’ai aimé dans ce roman, ce qui pourrait rebuter beaucoup d’entre vous j’en ai conscience, le jeu auquel se livre Paul Auster, retrouvant par ailleurs l’ambiance de ses tous premiers romans (voir la trilogie New yorkaise). Tout d’abord, au début du récit, les notes de bas de page prennent la moitié de la page, obligeant le lecteur à sauter du récit principal au récit secondaire (et vice versa). Puis, le roman qu’écrit Sidney prend tout le texte, et nous voici parti encore une fois dans un deuxième roman, qui prend le pas sur le premier. Ensuite, une certaine réalité semble échapper à Sidney, conséquence peut-être de sa maladie, ou bien de cet étrange carnet, acheté dans cette non moins étrange papeterie. Qui sait ? L’émotion n’est pas absente de cette lecture, loin de là, quand on sait ce qui est arrivé plus tard à la petite fille de l’auteur, et à son fils, et qu’on voit s’agiter le personnage de Jacob et qu’on constate combien le personnage de Sidney est obsédé par la mort des nourrissons. Une lecture qui parle d’écriture mais aussi de la peur et de l’imaginaire.

Editions Actes Sud – avril 2004

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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