Bilan 2023 : cinq événements à retenir sur le circuit ITF

Les chiffres donnent le vertige. Au 20 décembre, plus de 560 tournois ont été disputés cette année sur le circuit ITF féminin dans plus soixante-dix pays. Bien sûr, certaines joueuses en ont profité pour se distinguer en remportant plusieurs victoires d'envergure, notamment des Juniors dont nous entendrons sans doute parler l'année prochaine. Afin de dresser un bilan avant le passage à 2024, nous avons sélectionné cinq événements parmi les plus marquants pour la saison qui s'achève.
La percée spectaculaire des Juniors. 
De Sofia Costoulas à Weronika Ewald, en passant par Celine Naef, Lucie Havlickova, Nikola Bartunkova, Tamara Kostic, Taylah Preston, Alexandra Eala, Petra Marcinko et d'autres encore, les Juniors ont grandement animé le circuit professionnel secondaire cette année. À cette liste, nous allons devoir ajouter des joueuses de moins de dix-huit ans qui se sont particulièrement distinguées comme, par exemple, Brenda Fruhvirtova. Déjà renversante l'année dernière avec une série impressionnante de vingt-sept victoires consécutives et huit titres dans l'escarcelle, la tchèque de seize ans a ajouté cette saison sept trophées supplémentaires à son palmarès, dont quatre W40 et un W60. Des résultats remarquables qui la placent largement au-dessus de la mêlée même si elle n'est pas la seule Junior à avoir cartonné cette année. Mirra Andreeva a elle aussi produit du très bon tennis avant que son talent ne soit révélé à la face du monde lors du tournoi WTA 1000 de Madrid. Du même âge que Brenda Fruhvirtova, elle a animé le circuit ITF au printemps en gagnant deux tournois W60 successivement à Chiasso et à Bellinzona. Ces deux distinctions sont venues s'ajouter aux quatre qu'elle s'était octroyées l'année précédente chez les professionnelles. Sa compatriote et amie Alina Korneeva l'a quasiment imitée en remportant elle aussi deux titres ITF cette année et pas des moindres : Pretoria (W60) en mars et Figueira Da Foz (W100) en juillet, alors qu'elle sortait à chaque fois des qualifications. Enfin, il y a Celine Naef, que nous évoquions plus haut. La jeune suissesse de dix-huit ans s'est surpassée en ajoutant trois titres professionnels (dont un W80 au Neubourg) aux trois qu'elle avait déjà enregistré l'année précédente. Une performance qui lui a permis de décrocher une sélection en Billie Jean King Cup avec l'équipe de Suisse.
Emma Navarro en pleine confiance.
À vingt-deux ans, la native de New-York (photo ci-dessous) a enfin produit une saison à la hauteur de son talent en gagnant cinq titres alors qu'elle n'en avait glané qu'un en 2022. Indomptable sur son sol de naissance, elle avait débuté 2023 de la plus belle des manières en remportant le W25 de Naples, en Floride, aux dépens de Peyton Stearns, avant de réaliser son plus bel enchaînement de victoires au printemps en gagnant coup sur coup Charleston (W100) et Charlottesville (W60). Elle aurait même pu faire encore mieux si elle ne s'était pas inclinée en finale à Vero Beach, Ilkley et Bastad. Une saison de folie pour l'américaine qui pointe actuellement à la 32e place à la WTA et qui pourrait très bien figurer parmi les têtes de série du prochain Open d'Australie. Qui aurait pu croire cela ?

Marina Stakusic, l'émergence d'un talent. 
Révélée aux yeux du monde entier lors de la phase finale de Billie Jean King Cup, au terme de laquelle elle est devenue championne du monde avec ses équipières du Canada en produisant du tennis de toute beauté, la joueuse de dix-neuf ans née à Mississauga, près de Toronto, n'est pas arrivée de nulle part. Cette année, elle a obtenu en individuel ses résultats les plus probants en professionnel grâce à trois superbes victoires sur le circuit ITF à Valladolid (W25), Berkeley (W60) et à la maison, à Toronto (W60). Son épopée à Séville avec le Canada était donc une suite logique qui n'a fait que confirmer les espoirs que les observateurs, notamment la presse sportive locale, avaient placé en elle. Nous verrons ce que 2024 pourra lui réserver, sachant qu'elle ne bénéficie pas encore d'un classement suffisamment haut pour pouvoir accéder directement aux gros tournois. 
La résilience d'Arina Rodionova. 
Pour l'australienne de trente-quatre ans, tout aurait pu s'arrêter l'année dernière après une délicate opération au poignet qui l'avait maintenue longtemps éloignée des courts. Pourtant, contre toute attente, elle a réalisé l'un des retours de blessure les plus phénoménaux de la saison en alignant sept titres, oui sept titres, dont deux remportés à la suite à Nottingham (W25) et encore deux à la suite à Lousada (W25) et Trnava (W60). Elle aurait même pu finir la saison avec plus de dix titres dans la besace si elle ne s'était pas inclinée dans d'autres finales. Elle a de plus terminé sur une statistique affolante de 78 victoires (soit un taux de réussite de 74%) qui fait d'elle la joueuse avec le plus fort taux cette année sur le circuit ITF. Il va falloir être très costaud pour la déloger. 
Angella Okutoyi entre dans l'histoire.
Après être devenue l'année dernière la première kényane à remporter Wimbledon Juniors dans l'épreuve de double, Angella Okutoyi (photo ci-dessous) a ajouté en 2023 une autre ligne à sa merveilleuse histoire en devenant à dix-neuf ans la première joueuse de son pays à remporter un titre professionnel sur le circuit ITF. Ce moment historique est survenu le 30 juillet dernier à Monastir (W15) après une victoire en finale contre l'américaine Isabella Harvison. L'année précédente, la jeune kényane avait échoué dans sa première tentative en finale de Nairobi, chez elle. Elle est donc entrée dans une nouvelle dimension cette saison en attendant peut-être mieux. Okutoyi fut en 2022 la première joueuse du Kenya à rentrer dans le top 50 chez les Juniors.