Bivouac(s)

T'as la réf?

Parce qu'un jour t'as vu ce con de Tesson l'air ravi sortant la tronche de sa tente sur fond de lever de soleil avec le chef op et des caméras hors champ, t'es parti faire le clodo volontaire 

Coucher de soleil romantique sauf que t'es en solo  alors tu te souviens que "la vie t'accompagnait comme un essaim d'abeilles et tu payais sans marchander le prix exorbitant de la beauté"

Puis le froid est venu, tu t'es recroquevillé en chien de fusil dans l'étau glacial, ensuite survinrent les bruits bizarres de la faune qui cherche de la bouffe, c'est la nuit du chasseur et le vent s'est levé, tu vas avoir des trucs à raconter ou à écrire sauf si l'arbre mort d'à côté te tombe sur la tronche.

Une envie d'uriner est un problème insoluble le temps que la tempête cesse. 

A la place de la poésie " la vie t'accompagnait blablabla..." tu te souviens de celle qui savait se donner sans appartenir et tu t'endormais, pragmatique apaisé, avec le souvenir béat de l'absente mais cette chose blanche et molle entre tes jambes ne t'es plus d'aucun secours. 

Voilà le matin sans douche avec son café à trois heures de marche ( en zone bivouac le réchaud est interdit) il va falloir retrouver tes godasses, gérer de la courbature, remettre des vêtements humides et odorants, dé-camper à quatre pattes avec la force musculaire d'un nouveau né pour récupérer les piquets de ta tente aussi difficile à extraire que la tranche de jambon de "l'emballage facile à ouvrir" des quadras in shape aux doigts musclés 

Puis le soleil dardera une chaleur de renaissance sauf aujourd'hui puisqu'il pleut à verse et Tesson t'as rien dit sur la météo 

Qu'importe!

Je n'ai jamais regretté un bivouac, je sais qu'il y a de bons et de mauvais jours. Il suffit d'être vivant pour être heureux et ...

 "Le bonheur, c'est toujours pour demain"... 

et ...

"Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare"...

Aussi!