Magazine Bien-être

Epicurienne moi ?

Publié le 21 août 2008 par Lyanne
Epicurienne moi ?Oui et non, puisque Epicure lui-même n'était pas épicurien, au sens déformé où nous l'entendons !

Je trouve une base commune au tantrisme et à l'épicurisme : être attentif à ses sens dans le moment présent.

Nul besoin de rechercher des sensations extraordinaires, dans une escalade d'intensité ! C'est même l'inverse, recherchons le plaisir à chaque instant, dans les banalités du quotidien.

L'épicurisme vient contrer l'automatisme, celui qui nous fait agir en pensant à autre chose.
! Comme une gorgée d'eau fraiche est jouissive lorsqu'on a chaud et soif ! Tout simplement parce que nous y faisons attention. Cette même attention est parfaitement possible le reste du temps, sauf que nous sommes dans l'automatisme, nous pensons à autre chose.

Je suis une épicurienne. J'aime le plaisir, et je le cherche partout à chaque instant. C'est bien sûr une démarche consciente de ma part, et une découverte, de plus en plus. Entendez-moi bien, je ne recherche pas les situations extrêmes dans lesquelles je projette de trouver du plaisir, mais je cherche le plaisir dans la situation que je vis.

Je me suis longtemps demandé pourquoi je détestais les rituels et les gestes d'habitudes, en rebelle même ! Pourquoi être autant dans la créativité et la différence ? Pourquoi faire les mêmes actes avec des gestes différents ? Toujours je modifie quelque chose, toujours je vais changer un détail. J'ai trouvé enfin, au lieu de culpabiliser de ne pas pouvoir "rentrer dans le rang", j'avais en fait inventé ma méthode pour être présente ici et maintenant.

Pourquoi devoir manquer pour pouvoir apprécier ? Pourquoi la faim devrait-elle être l'épice qui donne du goût ?
Pourquoi ressentir du manque lorsque l'être aimé est absent, au lieu de continuer de trouver le présent agréable ?
Pourquoi une seule passion nous rendrait vivant, et la vie serait morne le reste du temps ?

Voici un extrait d'Epicure (à savoir que ses écrits ont été détruits par la montée du christianisme, alors que sa philosophie a influencé le monde méditerranéen pendant 6 siècles...) :

"Quand nous parlons du plaisir comme d'un but essentiel, nous ne parlons pas des plaisirs du noceur irrécupérable - comme se l'imaginent certaines personnes peu au courant et réticentes, ou victimes d'une fausse interprétation - mais d'en arriver au stade où l'on ne souffre pas du corps et où l'on n'est pas perturbé par l'âme."

L'épicurien ne se permet pas de se laisser aller à être un jouisseur égoïste, qui serait alors dans le manque et la souffrance hors de ces plaisirs.
L'épicurien est un amoureux permanent qui accueille chaque instant.
L'épicurien est comme un enfant, il est émerveillé par des choses simples, sans ce besoin d'escalade pour trouver toujours plus fort. Il ne va pas vers le plaisir, le plaisir vient à lui.

Voilà ce que j'essaye de faire !
Nous avons tous connu ces moments d'illumination, qui sont en fait ceux de l'éveil tel que l'entend je pense le bouddhisme : une harmonie et un rayonnement parfait dans un bref moment présent. Simplement, nous voudrions bien que ces moments bénis arrivés par surprise adviennent plus souvent dans nos vies...

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