Soigner Aimer, de Ouanessa Younsi (éd. Mémoire d'encrier) - J'ai perdu le Nord

La seconde partie s’intitule « J’ai perdu le Nord ».
Ouanessa insiste : il faut qu’elle parle de Denise. C’est sa grand-mère. Qui va mourir. Elle dit « ses jeux d’Alzheimer dans la brume ». Et qu’elle veut la garder vivante. Elle y fait aussi mention de toute cette partie de sa propre vie où elle souffrait d’anorexie et de la façon dont elle en a guéri. Dans cette partie du livre, on pourrait dire que Ouanessa parle d’elle-même, raconte comment elle en est venue à être psychiatre, à soigner les autres, et comment elle a tout à la fois soigné et écrit. Le long poème « Merci de m’avoir attendue pour mourir » est entièrement consacré aux derniers instants de sa grand-mère si importante pour elle.
Un épilogue conclut le livre, l’éclairant d’une lumière tellement humaine, où il est question de la littérature qui « n’est pas une activité solitaire ». « Un livre en appelle un autre, cherche des lecteurs, des réseaux, des bibliothèques ».
L’autrice ajoute : « La littérature ne guérit pas la schizophrénie. Je crois qu’elle m’aide à soigner ». Et l’essentiel tient en ces mots : « prendre soin ».