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Red Pill VS Game

Publié le 23 janvier 2024 par Chrisandflow

En 2006, quand j’ai commencé à m’intéresser à la (défunte) communauté de la séduction, parce que j’avais des difficultés à rencontrer des femmes, celle-ci tenait des promesses bien trop belles pour être vraies. 

Elle laissait entendre que, grâce à des méthodes et techniques, n’importe qui pouvait séduire les plus belles femmes du monde. Que le résultat était sous notre contrôle

  • Quelle que soit votre apparence,…
  • Quel que soit votre statut social,… 
  • Quelle que soit l’apparence de la fille (qu’elle soit mannequin ou strip-teaseuse),…
  • Quelle que soit sa situation amoureuse (même si elle est en couple ou mariée),… 

…si vous faites EXACTEMENT ce qu’il faut, vous allez séduire !

C’était un discours qui, bien évidemment, relevait plus du fantasme que de la réalité. J’en ai parlé à maintes reprises sur mon blog, dans mes vieux articles (vous pouvez les retrouver dans les archives). 

En réalité, le marché de la séduction de l’époque enseignait davantage à plaire aux femmes, tout en évitant le rejet. Mais sans réellement les séduire.

Avec les conseils de séduction traditionnels, on devenait SURTOUT bon pour obtenir des “signes d’intérêt” et protéger son ego fragile. Bien qu’il y eut aussi quelques bonnes choses à prendre. 

Puis, au cours des années 2010, un nouveau courant est né : la communauté « Red Pill » (qu’on a aussi appelé la manosphère).

Celle-ci a beaucoup de points communs avec la communauté de la séduction.

  • Déjà, elle est apparue en Amérique du Nord, avant de s’exporter en France.
  • Ensuite, elle répond en partie aux mêmes frustrations masculines – le sentiment de rejet, la misère sexuelle.
  • Et, comme pour la communauté de la séduction des années 2000 à 2010, c’est devenu un énorme business online. Beaucoup de « coachs » et influenceurs (parfois les deux à la fois) surfent sur cette tendance. Il est devenu souvent PLUS rentable d’être un coach/Influenceur Red Pill aujourd’hui, qu’un coach en séduction « classique ».

Mais il y a quelques grandes différences dans le discours :

  1. Tandis que la communauté faisait passer le message que le problème venait de NOUS (trop « nice guy », trop needy, trop AFC et ennuyant, etc. etc.), la communauté Red Pill a plutôt tendance à rejeter la faute sur les femmes et la société.
  2. Tandis que la communauté de la séduction prônait l’approche à froid pour rencontrer des femmes et développer des compétences qui permettront d’améliorer sa condition, la communauté Red Pill véhicule plutôt que faire des approches à froid (et plus généralement draguer des femmes), ça ne sert à rien ! Qu’il faut plutôt devenir un VRAI bonhomme et s’émanciper des femmes et/ou améliorer son capital économique et devenir un Go Muscu.

 Qui a raison ? Qui a tort ?

De mon point de vue, ni l’un ni l’autre.

À un certain degré, je suis d’accord avec les Red Pill : ce n’est pas juste de notre faute, parce qu’on est un minable Nice Guy, doublé d’un gros AFC needy… C’est aussi à cause, non pas des femmes en soi, mais plutôt d’une conjonction de facteurs sociétaux.

L’apparition des apps et réseaux sociaux ; le comportement global des hommes vis-à-vis des femmes sur ces apps et réseaux sociaux ; l’idéologie féministe et quelques autres facteurs.

Je suis également d’accord que l’approche à froid, surtout en mode industriel « à la chaîne », sans travailler sur soi, ne sert pas à grand-chose si on part de trop bas…

Tout cela, je l’expliquais déjà AVANT que le courant Red Pill ne devienne à la mode.

Cela dit :

1) Il ne faut pas tomber dans le piège de la victimisation et du fatalisme.

Oui : la difficulté accrue à rencontrer et séduire aujourd’hui est causée par des phénomènes extérieurs. Mais si vous n’arrivez pas du tout (ou trop rarement), à rencontrer des femmes, c’est probablement de VOTRE FAUTE.

Je sais que c’est un discours plus difficile à entendre que « c’est à cause des femmes, de la société… et pourquoi pas des sionistes et des francs-maçons qui complotent tous en douce pour vous empêcher de tirer un coup ! »

Plus c’est gros, moins on se sent responsable et mieux c’est !

Être fataliste a du bon, ça permet une bonne raison de procrastiner.

Mais la vérité, c’est que vous avez votre part de responsabilité, quoi qu’on vous dise (pour vous caresser dans le sens du poil).

2) C’est bien beau d’aller à la muscu 6 fois par semaine, ou chercher à s’enrichir par tous les moyens… mais ça ne vous apprend ni à briser à la glace, ni à interagir correctement (surtout si vous pensez qu’il faut impressionner avec votre masculinité bricolée), ni à séduire.

Ce n’est pas en contractant vos énormes biceps ni en conduisant une belle bagnole que vous allez soulever pléthore de gonzesses. Ça, c’est juste des clichés issus de propagandes pour vendre du complément alimentaire tout au long de l’année et vous faire désirer des bagnoles !

Si vous n’êtes pas proactif, rien ne se passera.

En somme, faites bien le tri !

Tout n’est pas à rejeter chez les Red Pill. Mais un peu comme à l’époque des coachs en séduction, beaucoup d’influenceurs ont compris qu’ un certain discours plaisait énormément.  Un discours « réactionnaire », anti-société moderne et anti-femme, poussé à l’extrême, pour caresser dans le sens du poil des hommes qui ont un fort besoin (inconscient) de se « déresponsabiliser » et passer pour des victimes tout en bombant le torse. 

Parce qu’après tout, c’est quand même beaucoup plus confortable de rester chez soi – avec Netflix, la Playstation 5, Tik Tok et le porno en streaming – plutôt que d’aller vers les femmes. Alors toute raison soit disant « légitime » pour se garder les doigts dans le cul est bonne prendre.

Car je ne serais pas étonné qu’il y ait une forte corrélation entre l’augmentation des sources de divertissements (qui nous incite à rester chez nous à ne rien foutre) et le « fatalisme » ambiant.

Mais ce n’est pas ce qui vous fera avancer dans la quête de l’épanouissement personnel.

Loin de là.

Chrys

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