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Nicolas de Staël, exposition au Musée d'Art Moderne de Paris

Publié le 23 janvier 2024 par Onarretetout

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Combien d'années sont passées depuis la fois précédente où j'ai visité une exposition Nicolas de Staël ? Revoir ces jours-ci ces toiles m'en fait percevoir autre chose. Soit c'est le fait des choix des commissaires d'exposition, soit c'est ma perception qui a changé, mon souvenir lui-même étant modifié. J'avais en mémoire des couleurs, des formes, de la musique. J'avais des mots de René Char. Je n'avais pas gardé de ses derniers tableaux, y compris du dernier, ce Concert dont on ne pouvait voir qu'une petite reproduction au Musée d'Art Moderne, l'idée d'une course au suicide. Et le suicide de Nicolas de Staël m'était apparu comme une rupture soudaine, inattendue. Ma visite de cette exposition, jeudi 18 janvier au soir, m'a laissé cette impression étrange d'une sorte de réécriture de l'histoire, comme si le suicide expliquait toute l'oeuvre. En d'autres termes, pour moi, l'oeuvre de Nicolas de Staël n'est pas celle d'un suicidé, mais celle d'un artiste qui n'est jamais satisfait de son travail. Alberto Giacometti, lui aussi, disait qu'il n'y arrivait pas, et que c'est pour ça qu'il recommençait toujours. Nicolas de Staël a cherché, essayé, détruit, recommencé. Sa fille, dans l'entretien mené par les commissaires et la conseillère scientifique de l'exposition, dit à propos des dernières oeuvres, celles d'Antibes : « La peinture d'Antibes est, à certains moments, la plus légère. (...) À Antibes, ça respire plus, et puis voilà, au moment où cela respire, il s’étouffe. »

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(à suivre)


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