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Les sensations et déceptions d'un Open d'Australie à deux vitesses

Publié le 29 janvier 2024 par Francky
sensations déceptions d'un Open d'Australie deux vitessesPratiqué sur un rythme très décousu avec des surprises quasiment tous les jours, même si Aryna Sabalenka et Qinwen Zheng ont remis de l'ordre dans la maison, l'Open d'Australie 2024 a semblé fonctionner en mode décalé avec d'un côté des joueuses qu'on n'attendait pas à pareil fait, tandis que de l'autre, des prétendantes au titre et des outsiders ont terriblement déçu. Faisons le point une dernière fois avant de refermer définitivement le chapitre.LES SENSATIONS.Dayana Yastremska, Ukraine :Qui aurait pu croire que l'ukrainienne allait atteindre le dernier carré ? Sans doute personne, d'autant plus que les qualifications ont failli lui être fatales avec trois matches âprement disputés, tous conclus en trois sets, dont un au cours duquel elle s'est faite malmener par la prometteuse australienne Maya Joint. La suite fut très différente. Deux premiers tours vite expédiés avec notamment un succès contre Marketa Vondrousova. La plus grande surprise fut néanmoins sa victoire en huitièmes de finales contre Victoria Azarenka où elle a su gérer avec une étonnante maîtrise les moments forts. Capable de porter des accélérations fulgurantes, elle réédita contre Linda Noskova, tombeuse d'Iga Swiatek, avant de perdre soudainement le fil en demi-finales face à Qinwen Zheng. Reste maintenant à savoir si elle va poursuivre sur sa lancée ou si elle va au contraire subir le contrecoup de ce formidable parcours, sachant qu'elle se retrouve virtuellement dans le top 30 au moment où sont rédigées ces lignes.Anna Kalinskaya, Russie :On sentait que la moscovite était sur une pente ascendante depuis la fin d'année dernière. Finaliste à Tampico en Octobre, victorieuse à Midland en novembre, elle a ensuite débuté 2024 en battant Barbora Krejcikova au premier tour du WTA 500 d'Adélaïde alors qu'elle sortait des qualifications. Dans le tableau principal de l'Open d'Australie, elle s'est offerte Arantxa Rus, une des joueuses en forme du moment puis, Sloane Stephens, qu'elle a renversé deux manches à une, avant d'éteindre l'italienne Jasmine Paolini. En quarts de finales, elle a mené une manche à zéro contre Qinwen Zheng avant qu'elle ne perde le contrôle. Son parcours est d'autant plus étonnant qu'elle a toujours été une joueuse tristement réputée pour ses craquages en plein match (elle est d'ailleurs considérée comme l'une des plus antipathiques du circuit). Désormais dans le top 40, niveau qu'elle n'avait jamais atteint, il va falloir maintenant qu'elle confirme cette embellie. Pas sûr qu'elle y parvienne tant son caractère est imprévisible.Linda Noskova, République Tchèque :Elle a crée la plus grosse sensation du tournoi en sortant au troisième tour Iga Swiatek dans un match qu'elle ne maîtrisait pourtant pas après la perte du premier set. Profitant d'une absence de plan tactique chez la numéro une mondiale, elle a saisi sa chance et profité de la confiance du moment. Il faut dire qu'elle était arrivée à Melbourne dans les meilleures dispositions après son beau parcours à Brisbane où elle avait atteint les demi-finales, stoppée par Elena Rybakina. On connait le formidable potentiel de cette joueuse dont la qualité de frappe peut faire la différence contre n'importe qui. Il va falloir maintenant transformer l'essai pour de bon, surtout qu'elle va pour la première fois faire son entrée dans le top 30.Maria Timofeeva, Russie (photo ci-dessus) :Personne n'avait vu venir la russe de vingt ans qui participait pour la première fois à un tournoi du Grand Chelem en étant parvenue à sortir des qualifications. Habituée des tournois ITF, celle qui avait remporté le tournoi des Petits As en 2017 a effectué une percée spectaculaire à Melbourne en renversant tout sur son passage, notamment Alizé Cornet, Caroline Wozniacki et Beatriz Haddad Maia qui furent ses principales victimes avant que Marta Kostyuk ne la fasse redescendre sur terre en huitièmes de finales. Elle sort incontestablement grandie de ce tournoi avec pour récompense une entrée dans le top 100 qui va lui permettre de rentrer plus facilement dans les WTA 125 et 250, et même pourquoi pas dans les plus gros tournois si elle poursuit sa progression. Magdalena Frech, Pologne :À chaque année sa polonaise à l'Open d'Australie. Après Magda Linette, demi-finaliste en 2023, c'est Magdalena Frech qui a repris le flambeau pendant que Swiatek s'écroulait. Très rarement récompensée de ses efforts alors que cela fait longtemps qu'elle bourlingue malgré son jeune âge, 26 ans, cette native de Lodz a fait des ravages dans le tableau en sortant notamment la française Caroline Garcia au deuxième tour, alors qu'elle avait bien failli passer à la trappe au tour précédent contre Daria Gavrilova. Nettement dominée par Coco Gauff en huitièmes de finales, elle a suscité des interrogations, son niveau n'étant pas mirobolant en raison d'une absence de plan de jeu, Frech se contentant souvent de pousser la balle pour attendre la faute adverse. Il semble donc logique que son étonnant parcours à Melbourne suscite des inquiétudes sur le niveau actuel de la WTA. LES DÉCEPTIONS.Iga Swiatek, Pologne :Pour la première fois, l'inquiétude gagne les rangs des fans inconditionnels de la polonaise, incapable d'adopter un plan tactique cohérent face à Linda Noskova contre laquelle elle s'est laissée embarquer dans un duel de frappeuses qui ne fut pas à son avantage. La triple championne de Roland-Garros a clairement accusé le coup même si elle cherche à tromper les apparences en se montrant déterminée à faire le travail nécessaire pour repartir de l'avant. Tant mieux, pourrait-on dire, même si la vulnérabilité qu'elle a montré à Melbourne, à laquelle nous n'étions plus habitués, pourrait être le signe avant-coureur d'une grave crise de confiance alors qu'il va y avoir beaucoup de points à défendre lorsque la saison sur terre battue arrivera. Nous verrons alors si cet incident n'était qu'une simple péripétie dans une carrière jusqu'à présent exemplaire. Jelena Ostapenko, Lettonie :On attendait évidemment plus de la native de Riga, surtout après ce qu'elle nous avait proposé au WTA 500 d'Adélaïde, tournoi qu'elle a remporté avec beaucoup d'autorité. Hélas, Ostapenko sera toujours Ostapenko, c'est-à-dire, la joueuse la plus inconstante qui soit, capable du meilleur comme du pire, du jour au lendemain. À Melbourne, son éclatante prestation au second tour face à Ajla Tomljanovic, avec un public acquis à la cause de l'australienne, laissait entrevoir de belles choses et l'éventualité d'un duel électrique contre Victoria Azarenka. La confrontation tant attendue n'eut finalement pas lieu, la lettone passant finalement à côté de son match. Il ne fait aucun doute que Jelena Ostapenko gagnera d'autres tournois WTA cette année. Pour les grands chelems, par contre, on repassera. Beatriz Haddad Maia, Brésil :Encore un camouflet pour la brésilienne qui peine à sortir de la dangereuse spirale de défaites qu'elle subit depuis plusieurs semaines. Elle avait pourtant bien fini 2023 en gagnant le Tournoi de l'Élite qui aurait pu lui servir de tremplin pour se mettre dans de bonnes conditions pour la nouvelle année. Mais, les défauts sont revenus rapidement à Adélaïde puis, à l'Open d'Australie où elle a chuté de manière assez piteuse au troisième tour contre Maria Timofeeva. Avant cette déconvenue, son premier tour poussif contre Linda Fruhvirtova ne présageait rien de bon. Retour à la case départ pour la treizième joueuse mondiale. Elena Rybakina, Kazakhstan :Toutes les planètes étaient parfaitement alignées pour un triomphe total de la kazakhe à l'Open d'Australie jusqu'à ce que deux choses se produisent. D'abord, un premier tour négocié avec difficulté et au prix de gros efforts contre l'imprévisible Karolina Pliskova puis, ce match d'anthologie contre Anna Blinkova, qui restera comme le seul morceau de bravoure d'un tournoi globalement ennuyeux. Que dire de plus si ce n'est que cette joueuse est toujours un mystère à elle seule et que je crains fortement que cette défaite traumatisante ne la marque pour longtemps. Quoi qu'il en soit, elle est incontestablement la plus grande déception du tournoi. Les points acquis à Indian Wells et à Miami l'année dernière seront très difficiles à défendre.Jessica Pegula, États-Unis :Mais qu'est-il arrivé à l'américaine ? Quart de finaliste dans tous les tournois du Grand Chelem, elle a sévèrement chuté au deuxième tour cette année en étant surclassée en deux sets par la française Clara Burel qui n'est pourtant pas la joueuse la plus régulière du circuit. Médiocre en United Cup et au tournoi d'Adélaïde, où elle déclarait forfait en demi-finales après deux tours très poussifs, la native de Buffalo serait-elle frappée à son tour par une crise de confiance profonde ? Quoi qu'on en dise, on sent que son élan s'est soudainement brisé sans explication apparente. Les regards vont être désormais tournés sur elle alors que le "Sunshine Double" approche à grands pas. 

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