Ce matin, en réécoutant « L’Anamour » de Serge Gainsbourg, j’ai cherché et retrouvé le texte original pour en saisir toutes les nuances incroyables. Quel génie ! Le choix des mots et leurs places comme rimes, le sens général maintenu jusqu’au bout. Et cette chanson n’est pas le seul exemple, il suffit d’écouter « Comment te dire adieu ». J’écris modestement des paroles, mais Gainsbourg est un Maître !
L’anamour
Aucun Boeing sur mon transit
Aucun bateau sur mon transat
Je cherche en vain la porte exacte
Je cherche en vain le mot exit
Je chante pour les transistors
Ce récit de l’étrange histoire
De tes anamours transitoires
De Belle au Bois Dormant qui dort
Je t’aime et je crains
De m’égarer
Et je sème des grains
De pavot sur les pavés
De l’anamour
Tu sais ces photos de l’Asie
Que j’ai prises à 200 Asa
Maintenant que tu n’es pas là
Leurs couleurs vives ont pâli
J’ai cru entendre les hélices
D’un quadrimoteur mais hélas
C’est un ventilateur qui passe
Au ciel du poste de police
Je t’aime et je crains
De m’égarer
Et je sème des grains
De pavot sur les pavés
De l’anamour
Et voici le début de « Comment te dire adieu ».
Mon coeur de silex
Vite prend feu
Ton coeur de pyrex
Résiste au feu
Je suis bien perplex- e je ne peux
Me résoudre aux adieux