Oui, j’ai envie, oui, j’ai des mots dans la tête qui n’arrivent pas à sortir, qui se pressent les uns sur les autres, qui s’entassent, qui s’encrassent, qui se lassent. Alors il faut les encourager à prendre la poudre d’escampette, à lever les voiles et à s’évader
loin, très loin, même si cela ne dure pas longtemps.
Les mots, c’est comme la lumière. Quand on les éteint, ils n’éclairent plus.
Ils se fondent dans le noir indicible et opaque.
Ils se terrent dans l’humus protecteur du sol.
Alors il faut penser à autre chose, s’occuper, s’activer, il faut se dire que rien n’est jamais perdu, le tout c’est d’aller de l’avant, d’accepter la respiration, de courir dans les champs, même si il n’y en a pas, parce que le bitume a tout envahi, il faut chercher le petit brin d’herbe qui s’efforce de pousser, il faut se ruer dans une bibliothèque, et toucher les livres avec ses mains, en prendre un au hasard, feuilleter les pages, sentir les mots, qui sont posés là, qui nous dévisagent, émus que quelqu’un s’intéresse à leur sort.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble