Alice & Jack (Mini-series, 6 épisodes) : aimer est une question d'alchimie

On sent que Normal People a beaucoup influencé la création de certaines séries. C'était brillant de bout en bout, adapté d'un livre déjà touchant mais qui en mini-série était de toute beauté. Alice & Jack, nouvelle série de Channel 4, n'est malheureusement pas à la même hauteur. Le plus gros défaut de Alice & Jack c'est son casting. Andrea Riseborough et Domhnall Gleeson ne partagent aucune alchimie à l'écran là où Paul Mescal et Daisy Edgar-Jones parvenaient à nous vendre le réalisme de leur relation. Du coup, cette romance manque cruellement de passion et les personnages, assez sympathique au demeurant, n'ont rien d'exceptionnel à nous délivrer à l'écran non plus. Le casting reste talentueux mais le scénario est beaucoup trop fragile pour faire sensation.

L'histoire d'une relation de 16 ans entre deux amants imparfaits, avec ses hauts et ses bas.

Alice & Jack tente de nous vendre une histoire d'amour en laquelle on peut se retrouver ou croire mais malheureusement ce n'est pas vraiment ce qui se passe. Rien que la rencontre qui ressemble plus à un rendez-vous ordinaire qu'au début d'une histoire qui va changer la vie des deux héros à tout jamais. Après Un Jour sur Netflix ou Normal People il y a quelques années, difficile d'être à la hauteur. On sent alors tout au long de ces six épisodes la prétention des scénaristes plus qu'une histoire avec du coeur. Pourtant, une romance a besoin de coeur pour que l'on s'attache à elle mais rien ne fonctionne vraiment dans ce sens là. Alice et Jack passent donc seize ans de leur vie à construire une relation avec ses hauts et ses bas. Victor Levin (Mad Men !) a voulu nous plonger dans sa vision des relations et de l'amour au fil des années mais le résultat est assez famélique.

Certains épisodes sont plus ennuyeux que d'autres et le résultat est alors plus que décevant. La faute notamment aux héros. Les histoires personnelles des deux héros ne sont pas forcément crédible et le manque d'alchimie entre eux n'aide pas non plus à nous attacher à cette romance. Domhnall Gleeson (Ex Machina, Star Wars) est un acteur qui a du talent mais Alice & Jack ne parvient pas à faire éclore quoi que ce soit. Son personnage respire la morosité, rendant le tout bien assez ennuyeux par moment. Il en va de même pour Andrea Riseborough qui ne parvient pas à nous vendre une Alice touchante en laquelle on a envie là aussi de se retrouver. La fin de Alice & Jack reste émouvante par son destin funeste mais je m'attendais vraiment à quelque chose d'autre.

Notamment car Alice & Jack aurait pu être moins clinique et plus chaleureuse. On nous a tellement déconnecté des personnages au fil des épisodes par leur manque d'alchimie qu'à la fin on ne se soucie pas forcément de ce qui arrive à chacun des personnages. Alice n'est même pas sympathique. Jack un peu plus. Mais pour une romance il faut que l'on croit à l'histoire que l'on nous vend afin de s'impliquer pleinement dans le récit. Alice & Jack n'est pas de ce genre là. Dommage.

Note : 4/10. En bref, une romance qui manque d'alchimie et d'amour. Dommage.

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