Magazine Culture

Critique Ciné : Sans Jamais nous Connaître (2024)

Publié le 19 février 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Critique Ciné Sans Jamais nous Connaître (2024)

Sans Jamais Nous Connaître // De Andrew Haigh. Avec Andrew Scott, Paul Mescal et Jamie Bell.

Avec Sans Jamais Nous Connaître, Andrew Haigh (45 ans, The North Water) nous plonge dans une histoire mélancolique et touchante. Adapté librement du roman Présences d'un été, Sans Jamais Nous Connaître parle de l'amour et de ses fantômes. La force de ce récit est de ne pas forcément situer son histoire dans le présent, le passé ou le futur. On sent les fantômes et l'on sent aussi l'influence de la littérature japonaise dans cette histoire. Certes, Sans Jamais Nous Connaître nous raccroche à quelque chose de plus européen dans son script et sa dynamique de lieu mais les dialogues et le scénario font clairement écho aux origines du roman. Le réalisateur qui parlait de son enfance dans 45 ans, utilise ici la tour inhabité pour parler de son âge adulte. Clairement il y a un lien entre ses deux films et leurs thématiques alors que Adam se questionne sur ce qu'il regrette dans sa vie et sur sa vie en général.

A Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Arrivé devant sa maison d'enfance, il découvre que ses parents occupent les lieux, et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de 30 ans.

Grâce à une mise en scène soignée et inspirée, Sans Jamais Nous Connaître parvient à nous prendre aux tripes de façon soignée. C'est léger et en même temps poignant. Bien entendu, cela peut aussi être le défaut du film. Avec seulement quatre personnages, on sent que parfois le récit a du mal à passer la seconde. Ce n'est pas forcément problématique dans le sens où il y a plein d'idées qui fourmillent dans la mise en scène pour cacher ces petits défauts. Et le casting est lui aussi réussi. Paul Mescal (Normal People, Aftersun) continue de me surprendre et d'être l'une des plus belles révélations du cinéma de ces dernières années. J'espère que sa carrière continuera dans ce sens là car il mérite amplement. Sans Jamais Nous Connaître se déguste alors comme un roman avec ses influences et laissant libre court à l'imagination du spectateur.

Là aussi cela ressemble parfois à un défaut alors que le récit manque de certains moments marquants pour tenir son histoire de bout en bout. Mais les émotions sont vives et vivantes ce qui est forcément une qualité là aussi. Je ne m'attendais pas à un film aussi bavard et au fond ce n'est pas un défaut. Sans Jamais Nous Connaître ressemble alors à un récit onirique sur le plus gros problèmes de notre société : la solitude. On vit et vibre avec ces personnages attachants, touchants et finalement profondément humains. De la découverte du corps au deuil, Sans Jamais Nous Connaître parvient à tisser des aventures qui fonctionnent suffisamment pour toucher le spectateur en plein coeur. Imparfait mais réussi.

Note : 6.5/10. En bref, un très beau film, riche en dialogues avec des personnages attachants et touchants.

Sorti le 14 février 2024 au cinéma


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog