Un désert rempli d’eau qui se vaporise instantanément quand je la prends dans la main.
Des heures et des heures de soif inassouvie - en sursis.
C'est à devenir fou.
La progression de la folie est une torture à petit feu.
On a encore la conscience de celui qu’on a été, mais on se sent glisser lentement et irrémédiablement sur la pente de l’insanité.
À un certain moment, tout devient possible, voire impossible.
Le nuage qui se gargarise de la révolte des miséreux.
L’arbre qui s’attache avec opiniâtreté à la chlorophylle de ses feuilles.
Le grain de sable qui jamais ne souhaite quitter la plage au bord de mer où il est né.
Tout est possible - et impossible - dans le plus outrageux des mondes parallèles.
Il faut avancer, disait le sage.
Avancer, c’est survivre.
Et s’arrêter alors, c’est mourir ?
Oui.