Souveraine, Jana Kovackova s'impose en super catégorie au tournoi de Stockholm

Jana Kovackova a fait respecter son statut de favorite à Stockholm en remportant à treize ans le prestigieux Drottningens Pris sans égarer le moindre set en cours de route. Même la chinoise Xinran Sun, star montante de la discipline et l'une des rares joueuses à pouvoir la bousculer, n'a rien pu faire pour stopper le phénomène en provenance de République Tchèque. L'adolescente a officiellement lancé sa saison.
Après son échec au tournoi des Petits As, à Tarbes, où elle était écartée en quarts de finales par celle qui allait ensuite s'imposer dans l'épreuve, la russe Mariia Makarova, puis son impasse surprenante au TIM Essonne, Jana Kovackova était arrivée sur les courts du Royal Tennis Hall de Stockholm pourchassée par une montagne de questions. Dans quel état de forme se trouvait-elle ? Était-elle en proie au doute ? La contre-performance de Tarbes était-elle consommée ? La tchèque a balayé les incertitudes en faisant ce qu'elle sait faire de mieux : gagner. Dominatrice du premier tour à la finale, sûre de sa force, autoritaire dans tous les compartiments du jeu, la toute jeune adolescente a exercé tout au long de la semaine une véritable emprise, au point qu'elle n'a pas concédé le moindre set à ses adversaires, se montrant même souvent impitoyable. La pauvre suédoise Elin Brannvall fut la première à faire les frais du regain de forme de la tchèque en étant étrillée 6-0 6-0. Puis, ce fut au tour de la russe Vasilisa Dorina, expédiée 6-1 6-1, suivie de l'estonienne Nora Olivia Adamson (n°16), pas plus ménagée après avoir été surclassée 6-1 6-2 alors qu'elle sortait pourtant d'une année 2023 prolifique avec trois tournois glanés sur le Tour Européen. L'ukrainienne Polina Skliar (n°9) ne résista pas à la tempête en quarts de finales, battue 6-2 6-1, pas plus que la britannique Megan Knight, titulaire d'une invitation, évincée 6-0 6-4 en demi-finales.
La seule à mieux résister finalement fut, et on le pressentait, Xinran Sun (n°12). Certes, la chinoise de treize ans n'a pas pesé bien lourd en finale mais, elle réussit tout de même l'exploit de prendre cinq jeux à la tête de série numéro une qui finit par s'imposer 6-3 6-2 dans un match quasiment à sens unique. Quart de finaliste aux Petits As et surtout victorieuse du TIM Essonne la semaine précédente, Sun a confirmé les ambitions placées en elle et s'annonce comme l'une des joueuses à suivre cette année sur le circuit Juniors. Kovackova, quant à elle, s'est enfin rassurée en réagissant de la plus belle des manières après un hiver chaotique. La déception et les larmes de Tarbes semblent déjà loin tant la tchèque est désormais en mesure de se focaliser sur les prochaines grandes échéances qui l'attendent. Va-t-elle jouer sa chance sur le circuit ITF Juniors dans les semaines qui viennent ? Nous verrons.
Si Jana Kovackova et Xinran Sun ont paru fortes et clairement au-dessus du lot dans ce Drottningens Pris, elle ont aussi profité de quelques circonstances que peu d'observateurs avaient anticipé, à savoir une hécatombe de têtes de série dès les premiers jours du tournoi. Ainsi, à la surprise générale, des participantes potentiellement favorites comme la lettone Marina Markina (n°5), l'autrichienne Anna Pircher (n°4), la tchèque Laura Chlumska (n°8) ou la canadienne Joyce Geng (n°13), pourtant lauréate à Bolton cette année, ont vite quitté le tournoi, ce qui a permis à des joueuses non têtes de série d'aller loin dans le tableau. La tchèque Katerina Zajickova (n°7), la lettone Keisija Berzina (n°2) et l'autrichienne Lea Haider-Maurer (n°6) n'ont pas brillé aussi. Mais, l'une des plus grandes déceptions vient sans aucun doute de la russe Mariia Makarova (n°3), championne en titre des Petits As, que beaucoup avaient désigné comme grandissime favorite et qui, au bout du compte, n'a passé que deux tours avant de subir en huitièmes de finales la loi de l'étonnante lettone Darina Matvejeva qu'on n'attendait pas à pareil fait.
Kovackova et Sun ont finalement su trouver la formule pour dompter les remous d'une édition 2024 qui restera comme l'une des plus passionnantes de ces dernières années. Le Drottningens Pris a beau être plus que cinquantenaire, il n'a rien perdu de l'éclat de sa jeunesse.