Critique Ciné : Finestkind (2023, Paramount+)

Finestkind // De Brian Helgeland. Avec Tommy Lee Jones, Ben Foster et Toby Wallace.

Sur fond de pêche aux pétoncles et autres noix de St Jacques, Finestkind nous embarque sur un bateau de pêche du même nom. Si les scènes de pêche en mer sont très jolies, le film n'arrive pas à faire grand chose de plus étant donné qu'il ne décolle jamais réellement. Charlie décide de quitter on petit confort afin de pêcher avec son frère tout l'été sur son bateau, le Finestkind. C'est un film qui a trainé à sortir puisque les prémices du scénario ont commencé en 1995. Le casting, pas forcément prestigieux, s'en sort assez bien pour permettre aux spectateurs de passer un bon moment mais ce qui faillit réellement au film c'est plus son histoire. Brian Helgeland (42, Legend) n'offre pas grand chose à se mettre sous la dent. Deux heures pour raconter si peu c'est dommage alors que l'idée de coupler la pêche avec le trafic de drogue pouvait être une thématique palpitante si bien entreprise. Malheureusement, Finestkind aurait dû se concentrer sur la pêche.

Deux frères, élevés dans des mondes différents, se retrouvent à l'âge adulte au cours d'un été fatidique. Avec pour toile de fond la pêche commerciale, l'histoire prend une tournure primitive lorsque des circonstances désespérées forcent les frères à conclure un accord avec un gang de criminels de Boston. En cours de route, une jeune femme se retrouve dangereusement prise au milieu. Des sacrifices doivent être faits, et les liens entre les frères, les amis, les amants et un père et son fils sont mis à l'épreuve.

Car la première partie du film est la plus intéressante. Outre les scènes de pêche et de franche camaraderie sur le bateau, la relation entre Charlie et son frère fonctionne assez bien. La seconde partie, se voulant plus sombre, ne décolle jamais réellement et se contente de rebondissements artificiels. Le dernier acte est assez haletant avec les qualités d'un téléfilm pour un dimanche après-midi pluvieux mais rien de plus. Finestkind veut nous présenter le monde de la pêche et ses dérives (notamment en lien avec le trafic de drogue) sauf que cela n'arrive jamais à être à la hauteur de tout ce que le film aborde. C'est donc sur le charisme du casting que repose une bonne partie du film. Brian Helgeland offre avec sa mise en scène quelque chose d'assez sympathique, se rapprochant des films des années 90 du même genre avec une morale très américaine.

Finestkind a donc tout d'un drame social à la sauce américaine avec tous les poncifs du genre. Dommage que le scénario, qui a pris autant d'années à se développer, n'arrive pas à sortir des carcans superficiels du genre. L'histoire est simpliste donc elle se laisse regarder dans déplaisir mais je m'attendais à tout autre chose. Le thriller tisse et dé-tisse les liens familiaux qui peuvent avoir être mis à mal à cause de choix de vie. Il est sûr que tous ceux qui sont adeptes de ce genre trouveront comme moi de quoi se laisser guider par l'histoire de bout en bout. Si la seconde partie très thriller a ses facilités et ses faiblesses, ce qui m'a le moins touché c'est l'histoire de Charlie et sa petite amie. Jenna Ortega n'hérite pas d'un personnage particulièrement bien écrit. Dommage car cela casse par moment le rythme du récit (qu'il trouve difficilement) pour rien.

Note : 5/10. En bref, une première partie intéressante pour sa façon de présenter le monde de la pêche. Le reste, trop prévisible ne décolle jamais réellement.

Sorti le 16 décembre 2023 directement sur Paramount+