Death and Other Details (Saison 1, 10 épisodes) : Meurtres et autres complications

Le whodunnit semble être de nouveau à la mode sur le petit écran américain. Après Poker Face et plus récemment Elsbeth, voici donc Death and Other Details qui permet de retrouver le toujours excellent Mandy Patinkin. Pour autant, ce qui se joue en dix épisodes comme un accrolivre d'Agatha Christie, manque tout de même de rythme et de saveur. Le meurtre qui se joue au début est sympathique et reprend les poncifs du genre popularisé par la romancière britannique. Les meurtres suivant manquent parfois d'originalité mais permettent constamment de tenir le récit. C'est bien l'un des éléments les plus intéressants de Death and Other Details car le rythme est assez décousu. Certains épisodes vont être plus palpitants que d'autres et certains rebondissements trop prévisibles. L'idée de coincer tout le monde sur un bateau n'est pas nouveau. On a déjà eu tout ça avec Mort sur le Nil d'Agatha Christie. Le twist ici reste que Death and Other Details tente de moderniser le genre tout en restant par moment poussiéreuse. C'est assez paradoxal mais cela reste plaisant tout de même.

Les mésaventures de la brillante et tourmentée Imogene Scott qui, parce qu'elle était au mauvais endroit au mauvais moment (bon, d'accord, c'était un peu sa faute), est la principale suspecte dans une affaire de meurtre, la victime ayant été tuée dans une pièce fermée à clé. Le décor : un paquebot méditerranéen luxueux. Les suspects : l'ensemble des richissimes passagers, dont tous les désirs (ou presque) sont exaucés, et l'équipage qui s'épuise à les contenter. Le problème : pour prouver son innocence, Imogene devra faire équipe avec un homme qu'elle méprise, Rufus Cotesworth, le plus grand détective du monde.

Disons que le côté ultra confortable de Death and Other Details fonctionne plutôt bien mais une grande partie de la série se repose surtout sur Imogene Scott et Rufus Cotesworth. Leur petit enquête en duo fonctionne assez bien pour permettre de garder un assez bon souvenir de la série dans sa globalité. Death and Other Details prend son temps pour développer les personnages, le suspects, ce qui peut être plaisant par moment et moins à d'autres quand les dit personnages ne sont pas spécialement mémorables. L'idée de reprendre les évènements avec des perspectives différentes permet souvent à la saison de garder l'esprit frais et donc de ne pas trop se répéter. La série développe donc tout un tas de point de vue différents afin de justifier les retournements de situation (et ainsi nous garder jusqu'au bout). Cela fonctionne assez bien. La narration de Death and Other Details reste assez fluide pour que l'on ne s'ennuie pas trop mais certaines digressions étaient presque inutile.

Dix épisodes pour une telle aventure (même s'il y a plusieurs meurtres) c'est un peu bourratif. On a beau de choses qui se passent sur ce bateau mais peu d'éléments qui tiennent la longueur. Là où Only Murders in the Building (aussi sur Disney+) parvient à associer le développer de ses personnages, une affaire de meurtre et des éléments révélés au fil des épisodes qui renouvellent constamment notre perception des éléments, c'est dans la durée que la série excelle. Death and Other Details a des épisodes plus longs et le plaisir est donc totalement différent. Surtout quand beaucoup de personnages secondaires sont assez unidimensionnel et pas suffisamment nuancé. Certains sont clairement là pour passer le plat d'un twist à l'autre. Malgré sa structure parfois un peu étonnante, Death and Other Details reste satisfaisante de bout en bout. On prend un malin plaisir à imaginer la résolution. L'idée de mélanger Agatha Christie avec le monde moderne fonctionne suffisamment pour donner envie de voir Rufus et Imogene enquêter sur de nouveaux meurtres dans une saison 2.

Note : 6/10. En bref, le casting principal est clairement la qualité numéro un de Death and Other Details. Dans son ensemble la série se tient même si elle n'est pas toujours aussi bonne que j'aurais pu l'espérer.