Apples Never Fall (Mini-series, episodes 1 et 2) : mystère et boules de gomme

J'adore le roman éponyme de Liane Moriarty alors forcément j'ai un regard assez critique quant à son adaptation. L'erreur de l'adaptation est de ne pas réussir à rendre les personnages attachants ou intéressants. Malgré un joli casting (Sam Neill, Annette Benning), j'ai eu du mal à apprécier l'ensemble. Apples Never Fall convoque surtout ses références (American Beauty, Succession, Bloodline) sans parvenir à réellement en faire quoi que ce soit. L'autrice de Nine Perfect Strangers (déjà adapté par HBO et pas vraiment réussie) et surtout Big Little Lies (2 saisons, HBO) a pourtant un roman soigné et assez palpitant sur l'histoire d'une famille qui perd petit à petit pieds. Cette famille, en apparence unie, est finalement bien différente mais la série a du mal à faire éclore cette ambiance que le roman parvient à dépeindre.

Après cinquante ans de vie commune, Joy et Stan Delaney, parents de quatre enfants désormais adultes, vendent leur école de tennis très réputée, prêts à goûter à un repos mérité et vivre leurs plus belles années. Lorsque leur mère disparaît subitement, ses enfants sont forcés de réexaminer le mariage de leurs parents et leur histoire familiale avec un regard neuf.

Le jeu du casting est assez fainéant, comme l'impression que Apples Never Fall a du mal à construire la personnalité de ses personnages. Sam Neill incarne un personnage qui en fait des tonnes volontairement (parfois à son avantage, parfois pas du tout), Annette Benning se retrouve avec un personnage naïf et idiot mais le pire reste les enfants. Ils sont tous assez ennuyeux et ce malgré le fait qu'ils soient tous importants dans l'histoire générale. Sur ces deux épisodes, Apples Never Fall ne propose rien de neuf sous le soleil et c'est ça l'erreur. Cette satire sur l'imposition d'une famille dysfonctionnelle aurait pu être amusante à suivre à l'écran mais les dialogues sont assez fainéants, rendant le scénario moins digeste que j'aurais pu l'espérer.

Après deux épisodes, je ne sais pas du tout où est ce que Apples Never Fall veut nous emmener (enfin si) mais difficile de se sentir pleinement investis. Les personnages ne sont pas suffisamment développés, rendant certains d'eux assez uniformes. Le mystère en lui-même est bel et bien le seul élément qui donne envie de rester. Au fond c'est important mais à vouloir cocher toutes les cases, Apples Never Fall finit n'en cocher aucune. Certaines scènes dramatiques tentent d'ajouter une dimension plus percutante à l'ensemble, encore un échec total pour l'ensemble du récit. La série aurait pu être tellement meilleure mais non.

Note : 3.5/10. En bref, fainéante et mal fagotée, Apples Never Fall a du mal à tenir les promesses du roman d'origine.

Diffusée dans le cadre du Festival Séries Mania 2024. Prochainement en France