After the Party (Saison 1, épisodes 1 et 2) : faits divers et dépression familiale

After the Party n'est pas sans faire écho à de nombreuses autres séries du même genre. Mais elle a une thématique qui rappelle d'autres séries nommées au Festival Séries Mania 2024. J'aime bien la cohérence entre les différentes productions. After the Party est une série néo-zélandaise qui nous plonge dans l'histoire de Penny, une mère de famille et prof de sciences au lycée qui est prise au coeur d'un conflit avec son ex mari. Si l'histoire n'est pas forcément novatrice en tant que tel, c'est clairement sur ses interprètes que tout repose. Robyn Malcolm et Peter Mullan forment un duo au diapason. On sent l'alchimie entre les deux acteurs, rendant le tout d'autant plus palpitant. Les échanges entre les personnages fonctionnent et c'est de cette façon que le récit gagne en profondeur. On ne peut pas dire que cela soit la série la plus heureuse de la compétition et ces deux premiers épisodes mettent tout de même un peu de temps avant de réellement entrer dans le vif du sujet.

Le monde de Penny s'écroule le jour où elle accuse son mari, Phil, d'avoir agressé sexuellement un ami de sa fille adolescente et personne ne la croit. Cinq ans plus tard, Phil revient d'Écosse et emménage avec la fille de Penny, Grace, et son petit fils. Grace supplie sa mère d'oublier le passé, mais quand Phil accepte un poste de professeur, Penny se voit obliger d'essayer de prouver sa culpabilité. Rejetée par son entourage, Penny doit choisir ce qui est le plus important pour elle : la vérité ou sa relation avec sa fille.

Mais After the Party est probablement l'une des séries néo-zélandaise les plus complexes que j'ai pu voir de toute ma vie. Je ne suis pas forcément un grand fan de ce qu'ils produisent (comme en Australie). Il y a une bonne idée et parfois cela retombe comme un soufflé. Mais la morale dans After the Party est intéressante. C'est là dessus que tout repose dans le scénario. Au fond, tout ce qui gravite autour de Penny n'est pas aussi important qu'elle. L'accession d'agression sexuelle reste intéressante mais n'est pas l'élément le plus touchant de l'histoire. C'est clairement sur les épaules de Penny que tout repose. After the Party commence aussi à explorer les conséquences, les failles des personnages brisés par ce qui s'est passé et par l'accusation en elle-même. Je ne sais pas si six épisodes étaient nécessaires pour raconter une telle histoire (un film aurait été amplement suffisant) mais cela permet dans le premier épisode de réellement présenter les protagonistes et de s'intéresser à leur quotidien.

On sent que le but de After the Party n'est pas de nous mettre à l'aise mais aussi de nous choquer. Il y a des moments assez bruts, peu confortables à regarder. After the Party n'est pas là pour créer un ou une héros/héroïne. Les personnages ont tous des soucis, sont tous bourrés de défauts. C'est en tout cas la façon dont After the Party nous les introduit dans le premier épisode. On ne sait pas forcément non plus où la série veut nous emmener. Il y a une intrigue de départ mais on sent aussi les errances de chacun. Plus qu'une série sur un drame familial, c'est presque un thriller psychologique qui fait remonter tous les problèmes psychologiques de cette famille par un fait divers. Est-ce que Phil est réellement responsable de cet acte ou bien Penny questionne des souvenirs de cette soirée qui sont peut-être faux ?

Note : 5.5/10. En bref, une série intéressante qui vaut pour son duo acteur. Le scénario ne change pas forcément de ce que l'on voit habituellement mais la psychologie des personnages est suffisamment travaillée pour fonctionner.

Diffusée dans le cadre du Festival Séries Mania 2024. Prochainement en France