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Ourika (Saison 1, épisodes 1 et 2) : "Chez nous y a pas l’OTAN, alors si y a la guerre ça va durer longtemps"

Publié le 22 mars 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Ourika (Saison épisodes "Chez nous l’OTAN, alors guerre durer longtemps"

Une série créée par Elie Yaffa aka Booba ça a forcément quelque chose d'excitant. Ourika est une assez bonne surprise même si dans un sens la série surfe tout de même sur un lot de séries et films du genre que l'on a déjà vu fleurir en France ces dernières années. Ourika situe son action en 2005 pendant l'embrasement des banlieues sur fond de trafic de stupéfiants et d'histoires familiales brisées. Ces deux premiers épisodes, bien qu'ils reprennent certains codes faciles du genre sont plutôt efficace. Clément Gournay (SKAM France) et Clément Godart (Une tonne cinq) ont travaillés avec Booba sur le récit afin de lui donner aussi une certaine ampleur. On sent que Ourika s'inspire de faits divers que l'on a pu voir dans les journaux à l'époque tout en offrant (et c'est le plus important) une histoire familiale.

2005, dans une cité de la banlieue parisienne en proie aux émeutes, la famille Jebli règne en maître sur le trafic de cannabis. Alors que les quartiers s'embrasent, un grand coup de filet des Stups fait exploser le clan. Driss, le plus jeune fils est contraint de reprendre l'affaire familiale alors qu'il se destinait à une carrière dans la finance. Face à lui, William, un flic de quartier débutant et ambitieux, est déterminé à le faire tomber. Leur ascension parallèle fulgurante va changer leur destin à jamais.

Malgré tous les poncifs de la série sur des trafics de stupéfiants, Ourika ne tombe pas vraiment dans le piège de la série de banlieue. Il y a un côté Ladj Ly par moment, mélangé à d'autres influences que l'on pourrait piocher dans les séries Canal+. Visuellement, ça n'a pas le style d'un Julien Leclercq (Braqueurs, La terre et le sang) et c'est peut-être là où Ourika pêche. La mise en scène reste assez classique et manque d'ampleur. J'aurais aimé que l'on ait quelque chose de plus marquant dans les images que de simples visuels qui sont surtout là pour faire écho à ce qui s'est passé en 2005. En situant l'action à cette période là de l'Histoire de la France, Ourika parvient aussi à nous sortir des sempiternelles aventures technologiques que l'on a trop souvent dans les séries. On est dans un récit plus brut, plus terrain et ça aussi cela peut s'apprécier.

Avec un casting plutôt réussi et des histoires qui se suivent facilement, Ourika a largement de quoi séduire un large public. J'aurais aimé que cela soit un brin plus documenté mais l'aspect familial de la série fait finalement le travail demandé. On oublie facilement les facilités narratives afin de mieux se concentrer sur des éléments forts et marquants de l'histoire. Notamment en ajoutant un brin d'émotions bienvenu. Ourika ne sort pas nécessairement du lot de fictions du genre que l'on a déjà vu par dizaine fleurir sur le petit et grand écran ces dernières années mais s'avère être une série complémentaire plutôt plaisante dans son ensemble. Difficile de bouder son plaisir, surtout quand on a envie de voir la suite à l'issue de ces deux épisodes. Booba a beau avoir son nom sur la série, je ne sais pas jusqu'à quel point il a été impliqué dans l'écriture mais je suppose qu'il a clairement inséré dans Ourika un peu de son vécu (avant son exil à Miami).

Note : 6/10. En bref, une assez bonne surprise qui donne envie de prolonger l'aventure. A voir si cela se tient sur une saison complète.

Diffusée dans le cadre du Festival Séries Mania 2024. A partir du 28 mars 2024 sur Amazon Prime Video


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