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Ca prend pas la tchas à Papineau (Saison 1, épisodes 1 à 4) : quel deuil faire ?

Publié le 21 mars 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
prend tchas Papineau (Saison épisodes quel deuil faire

Ca prend pas la tchas à Papineau est une série qui aime la vie jusqu'à ce que celle-ci bascule dans le troisième épisode. Les deux premiers épisodes nous offrent des tranches de vie pleines de vie. Nous sommes plongés dans l'univers d'un barber, celui de Jojo, et de ses fils. Ca prend pas la tchas à Papineau met face à ses personnages la notion de deuil que chacun gère forcément de façon totalement différente. Avec ces quatre premiers épisodes (sur les huit qui composent la saison), Ca prend pas la tchas à Papineau parvient à développer des personnages nuancés et touchants qui apportent tous leur pierre à l'édifice. Le format court reste un exercice complexe, encore plus quand celui-ci convoque des thématiques fortes comme l'absence, le deuil ou encore la notion de famille.

Jojo, veuf et père monoparental, partage son temps entre le barbershop et ses fils, Olivier et Randy. Lorsqu'il voit sa vie à nouveau chamboulée, il sera poussé à affronter ses démons. Soutenus et accompagnés par les souvenirs et les paroles d'une femme et d'une mère aimante, le père et les deux fils parviendront à se reconstruire.

Plutôt que d'en faire trop, Ca prend pas la tchas à Papineau a l'intelligence de se concentrer sur peu de temps et donc un bout de la vie de ses personnages. Si les moments sont forcément forts (et riches en émotions, notamment dans l'épisode 3 et au début de l'épisode 4), la série sait rester délicate. Elle nous rapproche des personnages en serrant les plans sur leurs visages et leurs expressions. Tout cela avec une musique d'ambiance qui est là pour apaiser les coeurs et nous offrir une lueur d'espoir. Forcément que le barber a une symbolique pour la simple et bonne raison que les gens vont au barber pour changer de visage. Et Ca prend pas la tchas à Papineau fait tout cela avec une vraie authenticité. On a l'impression de partager nous aussi la vie des personnages, comme si l'on était à la place de la caméra tant celle-ci est proche d'eux. Ca prend pas la tchas à Papineau parle avec sincérité de ce qui s'est passé mais aussi de ce que chacun des personnages pense.

C'est d'ailleurs dans ces moments que naissent la poésie du récit. Je pense dans l'épisode 4 à une scène particulière sur la place de la mère et celle qu'elle veut se donner dans la vie de ses enfants. La mort de Rubens ramène forcément des souvenirs chez les personnages, notamment la mort de la mère. Par sa tendresse, sa délicatesse, Ca prend pas la tchas à Papineau sait comment prendre aux tripes les spectateurs. Jusqu'au bout de ces quatre épisodes on est happés par l'histoire de chacun des personnages et la façon dont ils vivent. Si les moins de joie du début sont rapidement effacés par le deuil, ce dernier n'est pas une fatalité. Ca prend pas la tchas à Papineau n'est pas là pour accabler le spectateur mais pour lui rappeler aussi d'une certaine façon que la vie continue mais que les morts méritent que l'on se souvienne d'eux et que l'on partage leurs adieux.

Note : 9/10. En bref, d'une tendresse, d'une poésie et d'une authenticité folle. Je n'ai pu retenir mes larmes sur le quatrième épisode.

Diffusée dans le cadre du Festival Séries Mania 2024. Prochainement en France


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