Magazine Santé

MORTALITÉ : S’attaquer aux grandes priorités commence à porter ses fruits

Publié le 04 avril 2024 par Santelog @santelog
Cette nouvelle analyse des données de mortalité confirme que s’attaquer aux grandes causes de mortalité dans le monde a bien permis une augmentation significative de l’espérance de vie (Visuel Adobe Stock 330419532). Cette nouvelle analyse des données de mortalité confirme que s’attaquer aux grandes causes de mortalité dans le monde a bien permis une augmentation significative de l’espérance de vie (Visuel Adobe Stock 330419532).

Cette nouvelle analyse des données de mortalité menée à partir de la Global Burden of Disease (GBD, 2021) Study confirme que s’attaquer aux grandes causes de mortalité dans le monde, dont les maladies diarrhéiques, les infections des voies respiratoires inférieures et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) a bien permis une augmentation significative de l’espérance de vie. Cependant, les erreurs de gestion de la pandémie ont réduit ces progrès dans de nombreux pays. Cette analyse menée à l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME, Seattle), publiée dans le Lancet, apporte aujourd’hui des données précieuses sur la concentration de certaines maladies dans quelques régions du monde et propose ainsi une première feuille de route pour les éradiquer.

L’espérance de vie mondiale a augmenté de 6,2 ans depuis 1990,

c’est la première grande conclusion de l’étude. S’attaquer aux principales causes de mortalité a alimenté ces progrès, cependant, l’arrivée de la pandémie de COVID en 2020, a réduit ces baisses de mortalité dans de nombreuses régions.

Cependant, en dépit des défis posés par la pandémie, l’analyse constate que les régions de l’Asie et de l’Océanie ont enregistré le gain net d’espérance de vie le plus important entre 1990 et 2021 soit plus de 8 années, en grande partie grâce à la réduction de la mortalité liée aux maladies respiratoires chroniques et des voies inférieures, aux AVC et au cancer.

Une photographie actualisée et nuancée de la santé mondiale

L’un des auteurs principaux, le Dr Liane Ong, chercheur à l’IHME, commente ces premières conclusions : « D’un côté, nous voyons les réalisations monumentales des pays dans la prévention des décès dus à la diarrhée et aux AVC, et dans le même temps, nous constatons à quel point la pandémie nous a fait reculer ».

Le COVID a ainsi radicalement modifié le poids des 5 principales causes de décès, en particulier, en se substituant à la cause de mortalité longtemps dominante l’AVC et en devenant ainsi la deuxième cause de décès dans le monde. C’est plus particulièrement évident en Amérique latine, aux Caraïbes et en Afrique subsaharienne, des régions où la baisse d’espérance de vie est principalement due au COVID, en 2021.

Les raisons de l’amélioration de l’espérance de vie se détachent clairement : l’étude révèle ainsi :

  • une forte baisse des décès dus aux maladies entériques (diarrhée et typhoïde) qui a permis une amélioration de 1,1 an d’espérance de vie dans le monde entre 1990 et 2021 ;
  • une réduction des décès dus aux infections des voies respiratoires inférieures ; c’est 0,9 année d’espérance de vie en plus dans le monde ;
  • les progrès réalisés dans la prévention des décès dus à d’autres causes ont également permis l’augmentation de l’espérance de vie dans le monde : c’est le cas notamment pour les AVC, les troubles néonatals, les cardiopathies ischémiques et le cancer.

Des disparités : l’Afrique subsaharienne orientale a connu la plus forte augmentation de l’espérance de vie, qui a bondi de 10,7 ans entre 1990 et 2021. La lutte contre les maladies diarrhéiques est, pour cette région du monde, le principal moteur d’amélioration. L’Asie de l’Est a enregistré la deuxième plus grande augmentation d’espérance de vie grâce à la réduction des décès dus à la maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO).

Au final, cette analyse confirme l’importance d’approfondir notre compréhension de la réduction de la mortalité et de l’efficacité des différentes stratégies. Elle met également en lumière les régions du monde sur lesquelles doivent porter les efforts de santé publique mondiale.

L’exemple le plus flagrant est bien celui des maladies entériques : « Nous savons déjà comment empêcher les enfants de mourir d’infections entériques, notamment de maladies diarrhéiques, et les progrès dans la lutte contre cette maladie ont été énormes »

Source: The Lancet 3 April, 2024 DOI : 10.1016/S0140-6736(24)00367-2 Global burden of 288 causes of death and life expectancy decomposition in 204 countries and territories and 811 subnational locations, 1990–2021: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2021

Lire aussi : COVID-19 : Une mortalité cardiovasculaire sans précédent

Équipe de rédaction SantélogAvr 4, 2024Équipe de rédaction Santélog

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Santelog 71170 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine