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INFERTILITÉ : Vers une nouvelle stratégie à base de cellules cutanées

Publié le 06 avril 2024 par Santelog @santelog
Une nouvelle stratégie pour traiter l’infertilité « transforme » une cellule cutanée en œuf fécondable (Visuel Adobe stock 545479220)Une nouvelle stratégie pour traiter l’infertilité « transforme » une cellule cutanée en œuf fécondable (Visuel Adobe stock 545479220)

Cette nouvelle stratégie pour traiter l’infertilité qui « transforme » une cellule cutanée en œuf fécondable, développée à l’Oregon Health & Science University (OHSU), pourrait constituer une option pour les couples homosexuels. La recherche, publiée dans la revue Science Advances, décrit cette technique prometteuse qui permet d’obtenir un ovule capable de produire des embryons viables.

C’est une forme de gamétogenèse in vitro, qui repose sur le transfert du noyau d’une cellule cutanée dans un ovule donné dont le noyau a été retiré. Testée chez la souris, la technique consiste à réduire de moitié des chromosomes du noyau de la cellule cutanée, afin qu’elle puisse ensuite être fécondée par un spermatozoïde afin de créer un embryon viable.

En d’autres termes, « l’objectif est de produire des ovules pour les patients qui n’ont pas leurs propres ovules », explique l’auteur principal Shoukhrat Mitalipov, Directeur du Centre de thérapie génique et cellulaire embryonnaire de l’OHSU.

La technique pourrait être utilisée par les femmes d’âge avancé, par les femmes ne pouvant plus produire d’ovules viables en raison d’un traitement contre le cancer ou pour d’autres causes. Cela ouvre également une option pour les hommes vivant avec des hommes, leur permettant d’avoir des enfants génétiquement liés aux 2 parents.

Alors que la piste la plus évidente serait de tenter de différencier les cellules souches pluripotentes induites, ou iPSC, en spermatozoïdes ou en ovules, l’équipe de l’OHSU a eu l’idée d’exploiter la technique de clonage basée sur le transfert nucléaire de cellules somatiques, via laquelle un noyau de cellule cutanée est transplanté dans un ovule de donneur débarrassé de son noyau. C’est la technique utilisée en 1996 pour la brebis Dolly.

L’étude décrit les 3 étapes de la technique qui aboutit à des embryons avec des chromosomes provenant des deux parents.

  1. les chercheurs transplantent le noyau d’une cellule cutanée de souris dans un œuf de souris privé de son propre noyau ;
  2. aidé par le cytoplasme – le liquide qui remplit les cellules –de l’ovule du donneur, le noyau des cellules cutanées implantées se débarrasse de la moitié de ses chromosomes. Le processus est similaire à la méiose, lorsque les cellules se divisent pour produire des spermatozoïdes ou des ovules matures. C’est l’étape clé qui aboutit à un œuf haploïde ne possédant qu’un seul jeu de chromosomes.
  3. le nouvel ovule est alors fécondé avec du sperme (fécondation in vitro). Cela crée un embryon diploïde avec 2 ensembles de chromosomes, ce qui pourrait donner naissance à une progéniture ayant les contributions génétiques des 2 parents (cellule et sperme).

Les observations menées sur l’ensemble du processus révèlent que

le noyau de la cellule cutanée sépare ses chromosomes lorsqu’elle est implantée dans l’ovule du donneur.

Ainsi, le processus permet d’atteindre l’haploïdie ou la présence d’1 seul génome. Cependant, les scientifiques devront encore travailler à la séparation parfaite de chaque paire de chromosomes.

De nombreuses équipes travaillent à la reprogrammation des cellules cutanées vers des CSPi, puis des ovules ou des spermatozoïdes. Cette nouvelle technique revient à

« sauter l’étape de reprogrammation cellulaire ».

L’étude se poursuit sur des ovules humains cependant des années de recherche seront nécessaires avant une utilisation à la fois éthique et clinique.

Source: Science Advances 7 March, 2024 DOI: 10.1126/sciadv.adk9001 Induction of somatic cell haploidy by premature cell division

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