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Suburræterna (Saison 1, 8 épisodes) : l'embrasement timide de Rome

Publié le 04 avril 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Suburræterna (Saison épisodes) l'embrasement timide Rome

Je dois avouer que j'avais peur avec Suburræterna. Disons que j'ai adoré les trois saisons de Suburra et qu'une suite aurait pu être un échec total. Les personnages de la série originale étaient tellement emblématiques et forts que faire une suite aurait pu gâcher un peu tout ce plaisir pris pendant trois saisons. Avant toute chose, Suburræterna n'est pas aussi efficace que Suburra mais c'est une série complémentaire qui fonctionne malgré tout. Le plus gros problème de Suburræterna ce sont les personnages. Là où le trio de la série originale était charismatique et attachant, ceux de cette nouvelle série ne sont pas aussi intéressants. Le scénario est là pour combler ce manque mais c'est un peu le vrai reproche que je peux faire à Suburræterna : le manque de cohérence. Le scénario n'est pas du tout fluide comme dans la série mère et c'est justement ce qui peut parfois donner l'impression que Suburræterna ne sait pas ce qu'elle veut réellement délivrer.

2011, Rome. Le gouvernement est au bord de l'effondrement, le Vatican est en crise et les places de la ville sont en flammes. Cinaglia essaie de reprendre le flambeau de Samouraï. Badali gère toujours les affaires criminelles de la ville, avec l'aide d'Adelaide et d'Angelica, qui dirigent toujours les Anacletis, et de Nadia, qui les aide à gérer les places d'Ostie. Mais il y a ceux qui n'acceptent plus ce système. De nouveaux protagonistes entrent en scène, bouleversant l'équilibre fragile de la ville...

On enchaîne alors des règlements de compte ce qui permet dans un sens de rester motiver face à ce que l'on voit à l'écran mais les longues tirades de certains personnages manquant de charisme ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Je préférais le côté plus bourrin mais efficace de la série originale à ce que Suburræterna tente de faire en diluant le récit dans des discussions pas toujours passionnantes. Tout ce que Suburræterna entreprend, malgré tout l'attachement que j'ai à cet univers, manque de surprises. On a un produit sympathique qui passe le temps mais qui est clairement en dessous de l'original. L'action est moins présente (mais elle reste efficace par moment), l'intrigue même de la saison manque de charme et ce n'est clairement pas aussi violent et sexy que Suburra.

Suburræterna donne l'impression parfois d'être une sorte de marche funéraire qui nous conduit vers une conclusion inévitable. Cela manque des moments plus fun que l'on pouvait avoir dans la série originale. Difficile de ne pas comparer Suburræterna à ce que l'on a déjà vu dans Suburra et c'est justement ça qui ne va pas en faveur de la série. Les prémices de Suburræterna étaient pourtant les bons mais les personnages manquent d'énergie et peu de choses restent finalement à l'esprit une fois la saison terminée. Je m'attendais à ce que Spadino gagne en profondeur mais il n'est que l'ombre de lui-même ici. Les autres personnages, notamment Cinaglia, manquent de charisme et sont des spectres qui naviguent dans le récit sans faire de vague. Damiano de son côté n'arrive pas à devenir un personnage important alors que le scénario a clairement cette envie.

Suburræterna est donc une série pleine de paradoxes qui tente mais ne réussi pas vraiment à recréer l'excitation de Suburra. Il manque l'émotion, les personnages approfondis et un suspense plus intelligent afin de tenir un scénario qui a parfois du mal à rester cohérent. Difficile donc d'imaginer une suite à moins que les scénaristes reprennent complètement le projet de zéro (ou a minima) afin de lui donner plus d'envergure et d'ampleur.

Note : 4.5/10. En bref, trop juste pour être à la hauteur. Il y a de quoi se satisfaire mais cela ne vaut jamais Suburra et c'est bien le problème.

Disponible sur Netflix


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