Demander à la plupart des gens de nommer leur chanteur préféré de tous les temps, et ils hésiteront pendant une éternité. Le duo fraternel au cœur des Beatles ne l’a pas fait. « Nilsson ». C’était la réponse simple que la puissante équipe de compositeurs de John Lennon et Paul McCartney a donnée lorsqu’on leur a demandé leur chanteur américain préféré lors d’une conférence de presse annonçant la formation d’Apple Corps.
Lorsqu’on leur a demandé leur groupe américain préféré, leur réponse a été tout aussi simple : « Nilsson ». Dans d’innombrables autres interviews, les deux Beatles ont continué à parler du talent incroyable de Harry Nilsson. Ils ont même partagé une amitié touchante avec lui pendant de nombreuses années, et tout cela à cause d’une chanson magique.
La reprise classique de Harry Nilsson, ‘You Can’t Do That’, est aussi loin d’une reprise typique que possible tout en étant classifiée comme telle. Ce n’est pas une interprétation directe de la mélodie dans le titre, mais la piste est en fait un composite de 15 à 20 différentes chansons des Beatles, assemblées sans effort par la puissance vocale riche et chaleureuse du natif de Brooklyn, Nilsson. Figurant sur son album de 1967 Pandemonium Shadow Show, la piste était accompagnée d’une reprise plus traditionnelle des Beatles de ‘She’s Leaving Home’, une chanson qui avait été publiée sur Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band seulement dix jours avant qu’il commence à enregistrer. C’était un coup audacieux pour un nouveau venu.
Son adaptation inhabituelle de ‘You Can’t Do That’ a vraiment attiré l’attention de Lennon et McCartney. Comme Nilsson l’a décrit une fois la chanson : « Une fois, je jouais avec ma guitare. J’ai frappé cet accord, et il semblait se prêter à un million de chansons différentes. J’ai remarqué combien de chansons des Beatles pouvaient être jouées sur cet accord, alors je suis descendu à Wallach’s Music City sur Sunset, vers minuit, juste avant la fermeture, j’ai acheté le songbook des Beatles, et j’ai terminé la chanson cette nuit-là. »
En tant que pur vocaliste, ce que Nilsson a fait avec les reprises des Beatles était suffisant pour rassembler une petite mais croissante population de fans. Mais, en vérité, Nilsson n’a vraiment eu sa chance de briller qu’après avoir reçu le soutien du groupe. L’éloge des Liverpudlians était le meilleur crédit que l’on puisse obtenir. Il avait à remercier Derek Taylor – le publiciste qui a marqué l’invasion britannique, pour avoir mis le LP sous leurs nez. Taylor s’est épris du LP lors d’une visite en Amérique et a fait en sorte d’acheter quelques copies à distribuer à ses amis les plus branchés, y compris les Beatles.
L’histoire raconte que Lennon a écouté l’album pendant 36 heures d’affilée, finissant par appeler Nilsson pour partager son admiration non seulement pour les reprises des Beatles, mais pour l’album dans son ensemble. Le lendemain, Nilsson recevrait un autre appel d’un Liverpudlian; cette fois-ci, Paul McCartney était prêt à partager son amour pour le LP. Cela a commencé une amitié qui durerait des décennies.
Nilsson avait besoin de cette approbation, aussi. Bien que la facilité avec laquelle il amalgamait les récentes sorties des Beatles
démontrait son génie après avoir été intimidé pour ses performances à l’école, il était très prudent de montrer ses talents à quiconque. Les louanges des plus grands artistes de l’histoire ont certainement aidé à mettre cela de côté dans une certaine mesure. Maintenant, il avait réussi, et il restait éternellement reconnaissant envers eux pour avoir tendu la main.
Nilsson allait à la fois travailler et s’amuser avec John Lennon. Le duo est devenu des spectres infâmes des repaires de Los Angeles pendant le célèbre ‘Lost Weekend’ de Lennon, partageant des Brandy Alexanders et se livrant au genre de débauche de rock star probablement trop âgés pour s’y engager. De même, les deux hommes ont également partagé de fantastiques moments en studio d’enregistrement, alors que Lennon produisait l’album Pussy Cats de Nilsson.
Lorsque Lennon a été assassiné devant son domicile à New York, Nilsson était dévasté. Incapable de travailler comme auparavant, le chanteur est devenu un fervent partisan de la Coalition to Stop Gun Violence et un ardent défenseur de la réforme des armes à feu jusqu’à sa triste mort en 1994 à l’âge de 52 ans.
Récemment, lorsque le fils de Harry, Zak, a été diagnostiqué avec un cancer, McCartney a jugé bon de lui envoyer une lettre de soutien, écrivant : « Bonne chance avec ton traitement (chimio). Ma femme, Nancy, l’a subi il y a des années et l’a supporté même si elle détestait ça. Elle va maintenant mieux et bien, sauf pour le fait qu’elle est mariée à moi !! » Partageant un autre sentiment touchant, « J’ai eu le grand privilège de connaître ton père, que je connaissais comme un type adorable et un grand talent. »
Il y a d’innombrables artistes et chanteurs qui ont impressionné John Lennon et Paul McCartney au fil des ans, et il y aurait probablement une liste aussi longue que votre bras pour leurs musiciens « préférés ». Mais nous pensons que si vous rassembliez une liste de chacun de leurs artistes préférés, elle aurait très peu de recoupements, sauf, bien sûr, pour Harry Nilsson, l’homme si crucial pour le duo qu’il était souvent surnommé « Le cinquième Beatle », ou peut-être plus justement, « Le Beatle à un seul homme ».
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