Magazine Santé

FEMME ou HOMME, la morbidité diffère

Publié le 05 mai 2024 par Santelog @santelog
Cette analyse mondiale révèle des différences marquées entre les femmes et les hommes sur les causes, les types et les conséquences de morbidité, soulignant la nécessité d'approches de santé mieux ciblées (Visuel Adobe Stock 727543013)Cette analyse mondiale révèle des différences marquées entre les femmes et les hommes sur les causes, les types et les conséquences de morbidité, soulignant la nécessité d'approches de santé mieux ciblées (Visuel Adobe Stock 727543013)

Cette analyse mondiale révèle des différences marquées entre les femmes et les hommes sur les causes, les types et les conséquences de morbidité, soulignant la nécessité d’approches de santé mieux ciblées, prenant en compte le sexe du patient. Cette large photographie des différences de santé entre les femmes et les hommes pour 20 grandes causes de maladie et de décès, documentées dans le Lancet Public Health, révèle en particulier que si elles ont tendance à vivre plus longtemps, les femmes subissent des niveaux de maladie plus élevés tout au long de la vie.

Néanmoins, en raison d’une mortalité prématurée plus élevée, « la perte de santé » reste estimée comme plus élevée chez les hommes. Autre conclusion majeure, ces différences en matière de santé apparaissent dès l’adolescence, ce qui souligne l’importance d’interventions de prévention précoces.

À l’échelle mondiale, il existe donc des différences substantielles de santé entre les femmes et les hommes et, d’ailleurs l’étude fait état de progrès très limités dans la réduction de ces écarts au cours de ces 30 dernières années.

En synthèse,

  • les femmes sont particulièrement touchées par des affections non mortelles qui entraînent une perte de santé dont les troubles musculosquelettiques (TMS), les problèmes de santé mentale et les maux de tête ;
  • les hommes sont touchés de manière disproportionnée par des affections qui entraînent davantage de décès prématurés -comme le COVID-19 notamment-, les accidents de la route, les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires et hépatiques ;
  • ces différences de santé entre les femmes et les hommes s’accroissent avec l’âge, laissant les femmes avec des niveaux plus élevés de maladie et d’invalidité tout au long de la vie.

L’étude, de modélisation, analyse les données de l’étude Global Burden of Disease Study 2021 pour comparer le nombre total d’années de vie perdues en raison de la maladie et de décès prématurés (DALY) pour les 20 principales causes de maladie chez les femmes et les hommes au niveau mondial et dans sept régions du monde. L’analyse n’a pas inclus les problèmes de santé spécifiques au sexe, tels que les problèmes gynécologiques ou le cancer de la prostate. L’analyse conclut notamment que :

  • pour 13 des 20 principales causes de charge de morbidité, dont le COVID, les accidents de la route et les maladies cardiovasculaires, respiratoires et hépatiques, la perte de santé ou charge de morbidité est plus élevée chez les hommes que chez les femmes en 2021 ;
  • le COVID reste la principale cause de perte de santé en 2021, les hommes subissant en raison du COVID une perte de santé 45 % plus élevée que les femmes ( estimée à 3.978 vs 2.211 DALY/100.000). Cette différence de charge de morbidité entre les sexes est la plus marquée en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et dans les Caraïbes ;
  • les cardiopathies ischémiques constituent la 2è plus grande différence absolue en termes de perte de santé entre les femmes et les hommes, les hommes accusant une charge de morbidité liée aux maladies cardiaques 45 % plus élevée vs les femmes. La plus grande différence est relevée en Europe centrale, de l’Est et en Asie centrale ;
  • pour les affections qui pèsent plus chez les hommes, comme les cardiopathies ischémiques, le cancer du poumon et les maladies rénales chroniques, les différences entre les sexes ont tendance à être faibles aux âges jeunes et à se creuser au fil de la vie ;
  • une exception est le nombre disproportionné d’accidents de la route chez les jeunes hommes ;
  • les plus grands contributeurs à la perte de santé des femmes à l’échelle mondiale sont les lombalgies, les troubles dépressifs, les céphalées, les troubles anxieux, les TMS, la maladie d’Alzheimer et autres démences, ainsi que le VIH/SIDA ;
  • la plus grande différence absolue en matière de perte de santé chez les femmes est observée pour les lombalgies ;

  • pour les affections où l’écart est le plus désavantageux pour les femmes, comme les problèmes de santé mentale et les TMS, les écarts entre les femmes et les hommes commencent tôt dans la vie et s’intensifient avec l’âge. « Il est clair que les soins de santé destinés aux femmes doivent aller bien au-delà des problèmes de santé de la reproduction (…) Les pathologies qui affectent de manière disproportionnée les femmes dans toutes les régions du monde, telles que les troubles dépressifs, sont considérablement négligées et ne bénéficient que d’une toute petite proportion des dépenses publiques de santé à l’échelle mondiale » ;
  • enfin, une augmentation disproportionnée de la charge des troubles dépressifs, de l’anxiété et de certains TMS est observée au détriment des femmes.

Les hommes aussi ! Les auteurs soulignent que les progrès en matière de stratégies de santé ciblés en faveur des hommes restent lents. À l’échelle mondiale, de nouvelles initiatives en faveur des hommes ont commencé à être déployées, notamment la Stratégie de 2018 pour la santé et le bien-être des hommes dans la Région européenne de l’OMS, qui a été ratifiée par plus de 50 pays membres.

En conclusion, l’analyse montre clairement qu’au cours des 30 dernières années, les progrès mondiaux en matière de santé ont été inégaux. Les femmes vivent plus longtemps mais vivent plus d’années en mauvaise santé, avec des progrès limités dans la réduction du fardeau de la maladie et du handicap. De la même manière, les hommes subissent une charge de morbidité beaucoup plus lourde et croissante, aux conséquences mortelles.

En fin de compte, éliminer les sources et facteurs de ces différences en communiquant des données spécifiques au sexe et en promouvant la recherche en fonction du sexe et du genre, est essentiel aux décisions politiques en matière de santé équitable.

Source: The Lancet Public Health May, 2024 DOI: 10.1016/S2468-2667(24)00049-5 Differences across the lifespan between females and males in the top 20 causes of disease burden globally: a systematic analysis of the Global Burden of Disease Study 2021

Équipe de rédaction SantélogMai 5, 2024Équipe de rédaction Santélog

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Santelog 71170 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine