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Apologie de l’Inde : l’indifférence olympique.

Publié le 26 août 2008 par Herbertlegrandkhan

Au cours des dernières semaines, avant et pendant les jeux olympiques, nous avons beaucoup parlé de la Chine et nous avons totalement oublié le deuxième géant asiatique : l’Inde.

Hier, je me suis intéressé au tableau des médailles à l’issue des jeux olympiques. J’ai d’abord noté la bonne performance de la Chine, qui rend d’autant plus ridicules leur profession de foi initiale : « Nous ne visons pas le premier rang au classement des nations, nous ne sommes pas une grande nation du sport, contrairement à la Russie et aux États-Unis. » L’arrogance cachée derrière l’hypocrisie… Ensuite, j’ai regardé les résultats de l’Inde, par curiosité. J’ai également été surpris, mais cette fois par la faiblesse des résultats : (…) médaille(s). L’Inde a fait mois bien que (…) ce qui, à mon sens, est tout à son honneur.

La course aux médailles et l’expression finale de la surenchère nationaliste pendant les jeux olympiques. Toutes les grands pays veulent montrer leur puissance, leur rayonnement et accroître leur réputation. Avec (…) médailles, l’Inde a clairement exprimé une sorte d’indifférence, qui me rend ce pays sympathique. Ils auraient pu investir de l’argent et former des milliers de gamins avec des méthodes soviétiques pour obtenir des résultats. Mais ils n’y ont simplement pas prêté attention. La philosophie taoïste exprime ceci avec le concept de wúwéi “le principe du non-agir” (无为 en chinois simplifié, 無為 en chinois traditionnel). Le sage n’essaye pas de changer le monde et les hommes. Il ne cherche pas à accroître sa réputation et à s’attirer l’estime des autres. Il suit simplement le Principe « comme l’eau coule dans la rivière. » N’est-il pas ironique que la Chine agisse aujourd’hui exactement selon des principes opposés ?

« Malheur au pays qui a besoin de héros » écrivait Bertolt Brecht et le sport fabrique des héros. Lance Armstrong, Michael Phleps, Zinedine Zidane, Diego Maradona sont des catalyseurs de la fierté nationale. (On pourrait d’ailleurs questionner le bien-fondé de ces modèles…) Les gouvernements tirent parti du nationalisme car il est utile. « Le peuple veut du pain et des jeux. » Un peuple sage ne devrait avoir qu’indifférence pour le sport. Je parle du sport professionnel.

Il y a des gens en Inde qui se plaignent des faibles résultat de l’équipe nationale. Le journal « The Hindu » critique le gouvernement pour l’absence d’une politique sportive nationale cohérente (Voir l’article de Courrier International). Ils devraient considérer les aboutissements de cette politique. Souhaitent-ils réellement fédérer la population avec ce type de nationalisme ? Agiter des drapeaux devant un téléviseur ? Les Américains ont deux ciments pour assurer la cohésion nationale : le nationalisme et la religion. Souhaitent-ils réellement suivre ce modèle ? Je sais que l’Inde a des problèmes avec le nationalisme et le fondamentalisme hindou. Les victoires sportives, comme les victoires militaires flattent cela. La culture, l’histoire et la conscience d’un avenir commun sont un meilleur ciment.

J’espère que l’Inde aura des résultats encore plus “ridicules” lors des prochaines olympiades et pour être franc, j’espère que la France fera de même…

N.B. : Concernant le rejet de l’Occident en Inde. Je ne peux pas les blâmer pour cela après deux siècles d’occupation anglaise. J’irai même plus loin : Si les Indiens ne mangent pas les vaches, c’est parce qu’ils ont vu les anglais cuisiner ça avec une sauce à la menthe !!!

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