La chaise électrique

L'attraction de la chaise électrique a été interdite.

Je reconnais là l'hypocrisie des bien-pensants.

En effet, on ne peut pas tomber par hasard sur ce spectacle d'un mannequin qui vibre sous l'action de l'électricité. Il faut payer pour le voir. C'est donc volontairement, et en grevant de son plein gré son pouvoir d'achat, que l'on assiste à cette triste mascarade.

C'est comme pour la presse people. S'il y a quelqu'un à blâmer, ce n'est pas celui qui propose, et qui ne fait que répondre à une (forte) demande. Ce qui est triste, c'est que des gens payent pour ça, et ensuite se plaignent de ne pas avoir assez pour payer la rentrée des gamins ou l'essence de la voiture.

Hypocrisie des bien-pensants qui ralentissent à l'approche d'un accident, prennent un air horrifié, mais regardent dans l'espoir de voir du sang, des membres disloqués, des yeux sortis de leur orbite.

Hypocrisie des bien-pensants qui crient au scandale, et emmènent leurs enfants voir des documentaires animaliers où des animaux s'entre-dévorent. La griffe et la dent a eu un très gros succès. Sans parler de tout ce que l'on voit au cinéma ou à la télévision, que ce soient les cadavres de l'actualité, les meurtres des fictions, ou les tortures des reconstitutions historiques.

Hypocrisie des bien-pensants qui, dans l'intimité et l'anonymat de leur surf, sont allé voir par millions l'exécution de Saddam Hussein sur internet.

Les jeux du cirque manquent au peuple. Il a soif de sang. On aime voir souffrir l'autre.

Je l'ai déjà dit, et j'en suis toujours persuadé: si l'on remettait la peine de mort avec exécution publique, même à 50 euros l'entrée, le Stade de France ne serait pas assez grand.