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Desperate House Boy - Episode 4

Publié le 26 août 2008 par Cyrilboyer
Desperate House Boy - Episode 4
Les livres de recettes faciles en 30 minutes, les émissions de télé du siècle dernier où tout était plié en 10 minutes et où les invités se régalaient pendant le générique avec des assiettes monstrueuses alors que vous galériez pour recopier une recette qui défilait à toute allure et que vous ne réussiriez jamais, les access prime time de M6 où vous découvrez que n'importe quel fonctionnaire des impôts réussit, les doigts dans le nez, l'osso bucco, le pigeon au sang et une pièce montée de profiteroles à la nougatine : tout cela contribue à vous mettre une certaine pression lorsque vous êtes en charge de nourrir votre petite famille. Tous les jours. Sans caméra.
Sans compter, que, tout bien réfléchi, il n'y a pas si longtemps, les femmes élevaient des fratries de 5 ou 6 marmots, sans lave-linge, sans lave-vaisselle, sans congélateur, sans voiture, sans eau courante ni électricité (bon, OK, là ça remonte un peu plus loin, et l'homme allait chasser le caribou pendant ce temps-là, ce qui n'était pas très confortable non plus). Alors, comment elles faisaient les super mamans d'avant, avant que Super Nanny ne remplace Laurence Pernoud et que Ginette Mathiot ne se réincarne en Cyril Lignac (elle avait dû salement louper un fond de veau) ? Elles faisaient ce qu'on appelle la "cuisine des familles", des bonnes vieilles recettes en 4 ou 5 heures, pas très fusion ni très glace au roquefort, mais, paradoxalement, qui bénéficient d'une très bonne note dans à l'équation du presse-purée. Ceci n'étant pas (encore) un blog de cuisine, je vous propose juste l'emblématique "pot au feu".
Première étape : garnir le frigo. Facile, tout se trouve au rayon légumes et viandes, sans avoir besoin de faire la queue à la balance (carottes en sachet d'un kilo, chou, botte de persil, d'oignons nouveaux et sachet de de patates vendus à la pièce). N'oubliez pas le laurier, ça fait vraiment old school, et votre sachet vous fera quelques mois. Pour la viande, choisissez les barquettes de gros morceaux que vous n'achetez jamais d'habitude (paleron, basse côte...), avec des os c'est encore mieux. Si vous êtes à fond, vous pouvez ajouter un peu de saindoux et de lard, mais c'est facultatif. En tout cas, vous constaterez que la cuisine des familles fait aussi du bien à votre portefeuille.
Seconde étape : avoir tous les ustensiles. Bon, il y a un truc ici, en plus du couteau-qui-coupe, de l'épluche patates et de la planche à découper qui constituent l'intégralité de l'attirail nécessaire : c'est la cocotte en fonte. Si vous n'en avez pas, rajoutez-en une sur votre liste de cadeaux, ça fera plaisir à votre mère et, de toute façon, vous n'avez plus le temps ni de voir des films, ni de jouer aux jeux vidéos.
Troisième étape : tout couper. Grossièrement, faut que ça fasse rustique (et que ça résiste à quelques heures de cuisson). Ca tombe bien, ça va plus vite.
Quatrième étape : faire dorer 5 minutes les morceaux de viande dans un peu d'huile (ou de saindoux pour les puristes). Le feu doit être vif, pour que la surface de la viande durcisse.
Cinquième étape : tout mettre dans la cocotte à feu très doux, ajouter un demi-litre d'eau et fermer le couvercle. Vous pouvez aussi mettre au four à 100°.
Sixième étape : faire la vaisselle de votre couteau, de l'éplucheur et de la planche à découper. Passer le reste de l'après-midi à regarder l'intégrale du Parrain. Ou allez à la piscine. Ou que sais-je. Vous avez de longues heures devant vous sans rien faire.
Vous voilà avec de quoi manger pour 7 ou 8 repas. Le seul inconvénient, c'est que, à moins d'aimer beaucoup le chou, vous aurez du mal à convaincre votre femme de recommencer la semaine prochaine.

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