PAUSE Des NOMADES

En cette période de transhumance estivale en Europe, Bababé Loti fait une pause. Par les participations de certains Peuls du Mali, du Cameroun, du Tchad , de la Guinée, du Sénégal…, notre blog peut se prévaloir d’avoir réussi à sédentariser quelques Peuls d’horizons divers chez qui le nomadisme est inné.

Ce succès, certes relatif, est un début qui, il faut l’espérer mènera vers un carrefour où se croiseront des segments de la diaspora peule dispersés dans une quinzaine de pays d’Afrique et des autres continents.

Initier les autres à nos cultures et nous ouvrir aux leurs est un pas de plus vers le dialogue des cultures.

Cameroun

Lire le mot et le billet de Oumar N'Diaye "LA FEMME PEULE OU LA PRINCESSE DE LA SAVANE"

Bababe loti fait un rêve en plein pause

Le blog bababé est à la fois fier est heureux de vous servir et surtout d’être à votre écoute pour mieux vous informer sur tous les sujets qui touchent l’Homme et tout ce qui l’entoure : A la veille d’une pause qui annonce une courte trêve mais ô combien primordiale pour ressourcer les idées, les débats, les coups de cœur, les coups de gueule, les contemplations poétiques, le retour sur les cultures du monde, les angoisses ainsi que les attentes de demain, dans un monde où le silence n’est plus permis pourvu que la rigueur, l’impartialité et l’exigence dans la recherche de la vérité demeurent à jamais le socle de nos écrits...de la cuisine à l’art, de la politique à l’économie, de la culture à la poésie, etc.

Bonne vacances chers lecteurs et à bientôt pour entamer une nouvelle saison

"LA FEMME PEULE OU LA PRINCESSE DE LA SAVANE"

Certes la vie de l’homme peul est associée aux rythmes de son troupeau et à l’odeur des pâturages gîteux qui longent les berges des étangs d’eau, peuplés des oiseaux rares qui se battent contre le courant pour fouiller les abîmes riches en poissons.

La femme peule cultive la marque de discrétion, de dignité, de courage et de la ténacité, elle est loin d’être la femme de murmure et de résignation pour ne pas dire cette femme soumise et docile comme le laissent penser certains visiteurs venus d’ailleurs.

Quand le silence de la nuit berce les âmes des bergers peuls et que le troupeau retrouve la paille de l’étable et ses petits, la femme peule se glisse harmonieusement au milieu des vaches laitières, pour entamer le rituel de la traite du lait.

La calebasse entre les mains, elle s’avance à pas lents, bientôt elle se mettra à genoux à la hauteur des pies, le geste mesuré et le regard attentif, elle fera jaillir dans sa calebasse le précieux lait, qui laisse trahir l’intime complicité entre la bergère et son bétail.

A l’aube, elle arpente les chemins boueux et parfumés de fraîcheur des savanes silencieuses, le visage marqué par la fatigue, la silhouette affinée par la cadence des longues marches et les bras épuisés par le maintien de cette calebasse au dessus de leurs têtes, remplie de lait caillé ou fermenté, qui seront vendus ou échangés contre des denrées alimentaires dans des lointains villages.

Au crépuscule du soir, elles reprennent la route, allégées du fardeau de lait du matin, avec quelques recettes bien ficelées aux extrémités de leurs pagnes, le sourire aux lèvres, elles laissent percevoir toute cette beauté sublime qui fait d’elles les plus belles femmes du monde.

A l’approche du campement, elles pensent à la cérémonie du thé à la menthe qui reste sacrée chez les peuls, elle est la marque de bienvenue pour les hôtes.

La femme peule est l’exemplarité de la complémentarité d’une vie de couple partagée entre la gestion du bétail et l’équilibre familial.

Finalement une des grandes forces de la société peule réside à sa capacité unique d’avoir pu associer à chaque métier de la vie une marque de légitimité et de particularité propre à elle et qui se réfère à un ensemble de rites et de règles qui n’existent nulle part ailleurs, malgré que ceux-ci restent communs à toutes les civilisations humaines.

Oumar N’DIAYE