La Mauritanie dans l'œil du diable par Oumar N'Diaye

Albert Einstein disait je le cite «La pire des institutions s’appelle l’armée, si un homme peut éprouver le plaisir en dansant sous le rythme des fanfares, oui cet homme là n’a pas besoin d’un cerveau car un cervelet lui suffit »

Ils ont brisé le rêve et l’espoir de tout un peuple, ils ont remis en marche les divisions et répandu le venin du pouvoir.

L’armée mauritanienne a non seulement contribué à déshonorer la vie démocratique du pays, pire elle a servi à humilier la nation tout entière ainsi que ses enfants à travers le monde.

A l’heure où des pays limitrophes cultivent la perfection démocratique et se battent pour sortir des clichés du passé, qui ont tant pesé sur leurs essors, les militaires mauritaniens ont choisi de se marier avec le diable, emblème de la tentation et de l’égo à outrance.

Que des hommes dépourvus de toute vision universelle et salvatrice des maux de la nation s’arrogent le pouvoir au nom de l’arbitraire ne peut que renforcer la thèse que le pays fonctionne à l’image d’un Etat tribu et qu’il se dirige vers le pire.

La Mauritanie a toujours vécu dans le refus d’affronter la vérité pour ne pas qu’elle a surtout manqué l’unique occasion de soulager sa conscience collective, oui il y’a eu trop de mensonges, trop de souffrances négligées, trop de vie sacrifiées et trop d’acte de courages écartés. Même si les pas de la Mauritanie en démocratie sont hésitants, son armée n’a aucune légitimité constitutionnelle pour garantir les soubresauts du pouvoir élu démocratiquement.

L’honneur d’une armée est basé sur sa discrétion, sur sa capacité à secourir sa population, sur sa disponibilité à garantir la sécurité du pays et surtout à se résoudre à obéir aux institutions démocratiques de la république qui fixent sa soumission et le principe de sa neutralité.

Ce n’est pas à elle de décider comment doit-être gouverné le pays et non plus par qui? Quelle bêtise d’affirmer que le putsch va rétablir la démocratie alors qu’il vient justement de le confisquer. Si la Mauritanie était dans la ligne de mire de certaines puissances depuis un bon moment, le putsch militaire les a offerts l’occasion de creuser la tombe de notre pays.

Comment peut-on imaginer que l’unité de notre nation reste bâtie seulement sur le ciment de la religion au détriment d’autres valeurs aussi nobles et dignes que l’islam ? Il y a là matière à revoir les principes et les valeurs de notre cohésion sociale actuelles.

Il n’est pas surprenant qu’une poignée d’hommes, engraissés dans la cour du roi profitent des largesses de sa majesté pour s’aérer sur le trône du mensonge. Le putsch du mois d’août 2008 n’est pas un hasard, curieusement, il épouse les mêmes formes que celui de 2005.

Ils ont brisé le rêve et l’espoir de tout en peuple, ils ont remis en marche les divisions et répandu le venin du pouvoir. Notre pays qui se sublimait dans son apprentissage démocratique malgré quelques difficultés ça et là a été trahi par les compagnons du diable, ceux là même qui l’ont ruiné et semé la terreur.

Certes le diable est de retour mais qu’il sache que le combat est loin d’être gagné. La Mauritanie a toujours souffert de ces idéologies venues d’ailleurs alors que la nation dispose d’un potentiel énorme pour inventer son propre modèle de société, si la démocratie est inéluctable en Mauritanie, on peut affirmer que sa pérennité est tributaire de la rupture totale avec les mentalités d’hier.

Oumar Moussa N’DIAYE