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Si j'étais un homme, je voudrais être une femme

Par Britbrit

Si j'étais un homme, je voudrais être une femme
Il existe dans ce vaste monde aux interrogations psycho-socio-philosophiques des questions universelles. Celle qui me fut posée il y a peu en fait certainement partie : « Et si tu étais l’Autre ? » ; l’Autre qualifiant bien entendu le sexe opposé. Les premiers qualificatifs de moi au masculin ne se sont pas fait attendre : beau, intelligent, riche, spirituel, drôle mais pas mauvais farceur, charmeur mais pas coureur. L’homme parfait en quelque sorte. Il faut dire qu’étant moi-même une femme presque parfaite, je ne me voyais pas en beauf à cheveux gras et à bide travaillé à la Kro. Enfin bref.

Donc, au-delà de ce premier portrait un tantinet valorisant, j’ai décidé de pousser un peu plus loin la réflexion en me mettant vraiment dans la peau épaisse et brunie de l’homme. J’en suis arrivée à cette conclusion implacable : si j’étais un homme, j’aurais voulu être une femme.

Facile dites-vous ? Peut-être, mais en tout cas, le raisonnement se tient. La preuve en trois points :

1.   L’homme ou le calvaire du poil

Quand on est une femme, le poil et nous, c’est pour ainsi dire une histoire entendue. Raison est faite. Ils tentent de nous coloniser, on les extermine. Notre mère nous avait prévenues, voilà pourquoi depuis nos treize ans, c’est rasoir, crème dépilatoire ou SilkEpil en main qu’on les attend et qu’ils trépassent sans le moindre cri, même pas le notre.

Pour les hommes, c’est différent.

Il fut en effet un temps où l’homme et son poil formait un duo on-ne-peut-plus inséparable tels Luky Lucke et Jolly Jumper, Enio Morricone et l’harmonica, Sébastien Chabal et l’Ovalie, Paris Hilton et Nicole Richie. Ce fut pour ainsi dire le temps de la toison d’or.

Mais, en l’espace de quelques décennies, le débroussaillage quasi intégral est devenu norme masculine indiscutable. Et bien que le mouvement des übersexuels ait tenté de sauver ce qui pouvait encore l’être   - un poil dorsal, un crin pubien, un filament au poitrail -, il fut trop tard. Le génocide pileux était en marche. Et c’est ainsi que l’homme cède tous les matins, l’œil à peine ouvert et l’esprit encore embrumé, à la délicate et périlleuse corvée du rasage. Certains en viennent même à fréquenter un univers cruel, violent à la limite du sanguinolant : les instituts de beauté.

Finalement, l’homme et ses poils, cela devient une affaire compliquée en plus d’être douloureuse et difficilement acceptable du point de vue psychologique, parce qu’au final l’homme, il les aime ses poils !

Résultat : Femme : 1 – Homme : 0

2.   L’Homme et le mythe de la virilité

D’une discussion avec une femme, vous n’entendrez jamais « Prouve-le si tu es une femme ! ». Elle est femme et cet état de genre n’est en aucun cas à démontrer. CQFD.

Le contraire n’est pas vrai. Quel homme n’a jamais du faire face aux injonctions suivantes : « Viens si tu es un homme », « bas-toi si tu es un homme », « fais-le si tu es un homme », etc.
Ainsi, l’homme se doit sans cesser de justifier de sa virilité et de montrer qu’il a des couilles. A noter que, à date, on n’a jamais demandé à une femmes d’exposer ses ovaires, ce qui s’avèrerait somme toute délicat compte-tenu de l’équipement de haute technologie nécessaire pour mener à bien cette mission.

Tout cela pour dire que si la femme peut donc s’adonner en toute liberté aux loisirs qui lui font plaisir, il n’en est pas de même pour son pendant masculin qui se doit de rester mâle en toutes circonstances. C’est donc pour cette raison, et uniquement pour cette raison, que vous ne verrez jamais un homme :

-   regarder Secret Story. Il fera tout de même savoir dans une sphère très privée qu’il trouve John-David con et qu’Alice a vraiment une tête de travelo. Mais comment peut-il le savoir ?

-   avouer qu’il aime faire pipi assis,

-   regretter de ne pas avoir de sac à main pour trimballer son « petit bazar »,

-   acheter de la crème antiride, ces « placebo pour bonnes femmes ». Il préfèrera juste la voler dans le pot de sa moitié pour s’en tartiner en douce. Mais comme on dit « pas vu, pas pris »

-   confier qu’il a pleuré un après-midi devant le téléfilm de la 6 ; celui où la dame va mourir d’un cancer et qu’avec force et courage elle décide d’arrêter le combat parce que c’est lucide qu’elle veut pouvoir dire au revoir à son mari et ses enfants,

-   mettre en évidence ses CD d’artistes estampillés « chanteur à gonzesses » tels Enrique Iglesias, Patrick Bruel, M. Pokora, Franck Mickael. Le plus bizarre est qu’il connaît les refrains par cœur de tous ses chanteurs, les écouterait-il en douce ?

Pauvres hommes, ils ont le courage des joutes mais pas celui du partage des goûts ou habitudes dits féminins. Ce n’est pas très couillu tout ça.

Résultat : Femme : 1 – Homme : 0

3.   L’homme et la peur de la débandade

S’il y a bien un lieu où l’homme doit dominer : c’est au lit. Ramener une fille dans le lieu sacré n’étant déjà pas une mince affaire, il ne lui reste plus qu’à ASS-U-RER.

Et c’est là aussi où tout se complique. Parce que Monsieur P. - c’est ainsi que nous qualifierons l’organe mâle pour éviter tous sobriquets vulgaires et sots du type Popol, Rambo, Babacar, le colosse ou encore le fusil à pompe -, fait parfois ce qu’il veut. Trop de désir, trop de stress, trop pressé, trop « exciting, … Le mode « trop » amène bien souvent à la débandade. Et c’est ainsi que de midi sonnant et trébuchant, Monsieur P. passeà six heures, remet son cache-nez et rentre la queue entre les jambes.

Et là, c’est tout un drame. Virilité remise en cause, moral dans les chaussettes et larmes au bord des yeux, l’homme à cet instant précis n’est plus que l’ombre de lui-même, petite chose vulnérable que tout peut atteindre. Et justement, c’est souvent à ce moment-là que la femme en profite, ton enjoleur et œil câlin à l’appui : « Chéri, c’est pas grave… Pour te faire pardonner, tu viendras demain avec ta CB faire quelques boutiques avec moi. Tu vas voir, cela sera jouissif ! ».

Résultat : Femme 1 – Homme : 0

Ainsi, à homme poilu, viril et bandant, je préfère être une faible fille qui fait les yeux doux à son drôle de bonhomme rien que pour le plaisir d’être enveloppée dans des bras forts et musclés aux âcres senteurs de musc.

La seule chose cependant qui me ferait rester homme si j’en étais un, c’est bien celle de pouvoir me gratter les coucougnettes devant la télé. Parce que se gratter la foufoune devant La Famille en Or, ce n’est tout de même pas le même plaisir, ça manque de volume !


Crédit photo :
Yan Senez via FlickR


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